À l'instar de ses voisins, le milieu d'affaires québécois a connu une résurgence d'activités en fusions et acquisitions (F&A) d'entreprises en 2010.

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La valeur des transactions connues (voir le tableau) impliquant des entreprises dirigées du Québec a dépassé les 5,5 milliards, selon un relevé de La Presse Affaires.

Elle aurait même approché les 10 milliards n'eût été l'échec des projets milliardaires d'Hydro-Québec au Nouveau-Brunswick et du détaillant Alimentation Couche-Tard, dans le Midwest américain.

N'empêche, de l'avis d'experts, le regain de dynamisme du marché des F&A au Québec en 2010 est de plutôt bon augurepour l'an prochain.

«Je suis optimiste pour le début de 2011 parce que l'année se termine avec plusieurs transactions en projet, après plusieurs mois d'hésitation en début d'année», résume Nicolas Marcoux, directeur en F&A pour le Québec chez PriceWaterhouseCoopers, à Montréal.

Il s'attend notamment à un regain de transactions dans le milieu des PME à capital fermé, alors que se résorbe l'accalmie forcée par les remous de la crise financière et de la récession de 2008 et 2009.

Nicolas Marcoux s'attend aussi à un retour en F&A de la part d'entreprises québécoises de plus grande taille qui avaient l'habitude de croître par acquisitions avant la crise.

Et pour plusieurs d'entre elles, le dollar canadien fort est une incitation conjoncturelle importante pour magasiner des actifs à l'étranger.

C'est ce que vient de faire le transporteur par camions Transforce, avec son offre négociée de 248 millions US pour Dynamex, un livreur de colis établi à Dallas, au Texas.

Auparavant, en mai, le groupe d'informatique CGI de Montréal a satisfait les attentes de ses actionnaires pour une acquisition majeure aux États-Unis en allongeant 1 milliard US pour la firme Stanley, établie en banlieue de Washington.

Dollar fort

En revanche, le dollar canadien fort n'a pas dissuadé des entreprises étrangères à magasiner des acquisitions au sein de Québec inc.

Deux de ces transactions ont eu lieu dans l'alimentation, un secteur que les experts prévoient porteur en F&A pour l'an prochain.

Tout récemment, le géant français du yogourt, Yoplait, a mis la main sur Liberté, l'un de ses principaux concurrents dans l'est du Canada.

Au début de l'automne, c'est le célèbre cafetier Van Houtte qui a changé de propriétaires américains pour 915 millions.

Il est passé du fonds d'investissement Littlejohn, du Connecticut, à la société de café Green Mountain du Vermont, avec laquelle il avait déjà des liens commerciaux.