Le Conseil national du bien-être social a publié un rapport annuel mitigé, lundi, affirmant que les revenus d'aide sociale avaient augmenté à travers tout le Canada en 2009, mais qu'ils étaient toujours beaucoup trop bas.

«Pour un nombre accru d'hommes, de femmes et d'enfants touchés par la récession, 2009 a été l'année où ils ont été initiés à la dure réalité de l'aide sociale», a écrit John Rook, président de cet organisme consultatif du gouvernement fédéral. «Avant d'avoir épuisé leurs prestations d'assurance-emploi ou d'avoir appris qu'ils ne pouvaient en recevoir, ils n'avaient peut-être jamais pensé devoir recourir à l'aide sociale.»

L'étude de 118 pages conclut que la majorité des taux des prestations sociales avaient augmenté de façon plus rapide que l'inflation. Dans certaines régions, ces hausses ont atteint cinq pour cent l'an dernier.

Selon le Conseil, les revenus annuels d'aide sociale peuvent aller de 3800 $ pour un adulte seul au Nouveau-Brunswick, jusqu'à 24 000 $ pour un couple avec deux enfants habitant l'Île-du-Prince-Édouard.

Une personne seule vivant avec un handicap reçoit plus en Ontario que partout ailleurs au pays (12 900 $ par année), alors que Terre-Neuve-et-Labrador est la province la plus généreuse pour une famille monoparentale avec un enfant de deux ans, soit 19 300 $.

Peu importe l'élément de comparaison utilisé, l'aide sociale demeurait bien en-deçà du minimum acceptable socialement en 2009, conclut le rapport. Avec ces revenus, une famille monoparentale ne peut atteindre ou s'approcher du seuil de pauvreté que dans trois provinces: le Québec, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador.

Le rapport compare les revenus d'aide sociale dans toutes les provinces et les territoires pour quatre types de ménage: une personne seule apte à l'emploi, une personne seule handicapée, une famille monoparentale avec un enfant de 2 ans, et un couple avec des enfants de 15 et 10 ans.

«Les plus démunis ont toujours été les personnes seules considérées aptes au travail. La situation n'a pas changé en 2009», indique le rapport.

Si certaines améliorations ont été détectées pour l'année 2009 par rapport à 2008, les revenus d'aide sociale se sont généralement détériorés au cours des 20 dernières années, indique-t-on.

Le Conseil affirme aussi que trop peu d'informations sont disponibles pour savoir si la Prestation fiscale pour le revenu de travail (PFRT), une initiative du gouvernement conservateur implantée en 2007, atteint ses objectifs. Il s'agit d'un crédit d'impôt remboursable aux familles à faibles revenus.

La valeur de cet avantage a été haussée en 2009, ce qui fera en sorte que «les Canadiennes et Canadiens qui ont un emploi et qui vivent tout de même dans la pauvreté auront plus d'argent», soutient l'étude. «Cependant, nous ne savons pas si la PFRT encourage vraiment les prestataires de l'aide sociale à travailler davantage.»