Au Canada, les divers gouvernements ont embauché du personnel à une cadence plus élevée que dans tout autre pays du Groupe des Sept (G7) depuis que le premier ministre Stephen Harper est arrivé au pouvoir au début de 2006. Ainsi, les gouvernements fédéral et provinciaux ont augmenté leurs effectifs de 9,1% depuis le début de 2006, selon des données de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). À lui seul, le gouvernement fédéral a augmenté le nombre de ses employés de 12%, portant le nombre de fonctionnaires à 420 000, d'après Statistique Canada.

Par comparaison, le gouvernement japonais a réduit sa fonction publique de 8,8%, indiquent des données de l'OCDE, tandis qu'en France, en Italie et au Royaume-Uni, le nombre d'employés de l'État est demeuré sensiblement le même. Pour leur part, les États-Unis et l'Allemagne ont grossi les rangs du fonctionnariat de 3,6% et de 1,5% respectivement.

Les 11 surplus budgétaires consécutifs réalisés au Canada avant la crise financière mondiale et avant le début de la récession ont incité M. Harper à embaucher plutôt qu'à réorganiser le gouvernement, estime William Robson, président de l'institut torontois C.D. Howe.

Les gouvernements ont été «passablement décontractés» pendant une décennie, ajoute M. Robson, «au début, parce que nous avions des résultats fiscaux très bons comparativement à auparavant et, puis, plus tard, parce que nous nous comparions avec d'autres pays dans le monde».

Selon M. Robson, les nombreuses embauches pourraient compliquer la tâche de M. Harper dans son objectif d'éliminer le déficit du pays, lequel, selon le ministre des Finances, Jim Flaherty, atteindra 165,2 milliards de dollars au cours de la période 2009-2014.