Les Canadiens qui gagnent le mieux leur vie et qui représentent 1% de la population du pays ont empoché près de 14% des revenus déclarés en 2007, conclut une étude du Centre canadien des politiques alternatives, qui s'est basée sur les déclarations de revenus.

Ainsi, la part des revenus que ces «super-riches» ramènent à la maison n'a cessé de croître à un rythme constant depuis le début des années 80, pour atteindre 13,8% en 2007.

Cela renverse une tendance qui a longtemps été observée durant la période d'après-guerre - soit au cours des années 1950, 1960 et 1970 - et pendant laquelle les revenus semblaient être répartis plus équitablement.

L'auteure de l'étude, l'économiste Armine Yalnizyan, a effectué sa recherche avec les données des déclarations de revenus compilées par le professeur en économie Mike Veall, de l'Université McMaster, à Hamilton, en Ontario.

La part des revenus que les Canadiens les plus fortunés - 1% de la population - ont gagné par rapport aux revenus totaux déclarés a presque doublé entre la fin des années 1970 et 2007. Et pour 0,1% des individus les plus à l'aise financièrement - les «super-riches» -, leur part a presque triplé lors de ces 20 années.

Finalement, la «crème-de-la-crème» - les Canadiens au sommet de la pyramide des revenus qui représentent 0,01% de la population et qui gagnent plus de 640 000 $ annuellement -, leur part de revenus totaux a plus que quintuplé pendant cette période.

L'étude démontre également que les «super-riches» ont amassé leur fortune en accumulant leurs salaires, aidés en cela par un régime fiscal qui n'a pas suivi l'augmentation des bénéfices versés aux dirigeants d'entreprises.

Dans les années 1940, au contraire, les personnes les plus riches étaient essentiellement des entrepreneurs qui faisaient fortune grâce aux revenus de leur compagnie, pas grâce aux bénéfices décidés par le conseil d'administration et les actionnaires.