Le président et chef de la direction de la Banque TD (TD.TO), Ed Clark, a lancé jeudi une suggestion qu'on n'attendait pas de lui pour favoriser la reprise de l'économie: baisser les impôts des pauvres.

«Il y a un risque important que les Canadiens à faible revenu soient plus touchés par une reprise lente et par les reconfigurations du secteur industriel qu'entraîne un dollar canadien fort. Or, les Canadiens à faible revenu ont déjà un taux marginal d'imposition réel plus important que leurs compatriotes à revenu supérieur», a déclaré M. Clark jeudi dans un discours prononcé à la tribune du Cercle canadien de Montréal.

«Nous devrions encourager les gens à travailler plutôt que les décourager, a-t-il ajouté. (...) On pourrait réduire les impôts des Canadiens à faible revenu.»

Sur un autre front, toutefois, le banquier s'est montré plus conventionnel: il a joint sa voix à celles des nombreux gens d'affaires qui prônent une réforme en profondeur des mécanismes de financement du système public de santé.

«La hausse des coûts associés aux soins de santé prend le dessus sur toute autre dépense et menace même notre croissance future en hypothéquant les infrastructures publiques essentielles», a-t-il affirmé.

«Nous devons trouver une façon de financer (le système de santé) qui ferait en sorte que ses coûts grandissants ne soient pas toujours assumés par les gouvernements.»

En conférence de presse, M. Clark a toutefois refusé de s'avancer davantage et de dire s'il préconisait des tickets modérateurs ou une place plus importante des entreprises privés dans le domaine de la santé.

Mais une chose est sûre, à ses yeux: les gouvernements canadiens devront prendre des décisions difficiles pour équilibrer leurs budgets et accroître la productivité du pays.

Présence au Québec

La Banque TD célèbre cette année le 150e anniversaire de sa présence au Québec. L'institution occupe encore une place marginale sur le territoire: ses parts de marché ne dépassent pas six pour cent, et cela en excluant le numéro un du secteur financier, le Mouvement Desjardins.

Il reste que depuis 2005, le nombre de points de service de la Banque TD est passé de 80 à 105 au Québec, tandis que le nombre d'employés y a progressé de 2800 à 4500.

Ce ne sont pas les ressources financières de la TD, mais les emplacements de qualité qui limitent l'expansion de l'institution au Québec, a expliqué M. Clark. Pour sa croissance future, la TD misera sur l'ouverture du quart de ses succursales sept jours par semaine, à partir de l'an prochain.

Pour ce qui est d'une hausse du dividende, la Banque TD tranchera au cours du premier trimestre de son exercice financier, qui vient de débuter, a indiqué M. Clark. Les analystes s'attendent à ce que la plupart des grandes banques canadiennes annoncent des augmentations au cours des prochaines mois.

L'action de la Banque TD a clôturé à 75,31 $ jeudi, en hausse de 0,7 pour cent, à la Bourse de Toronto.