La firme de génie-conseil multidisciplinaire Genivar (T.GNV.UN) a la ferme intention d'acquérir une plateforme aux États-Unis dans l'année qui vient.

Le temps est bon pour une acquisition stratégique, croit son président et chef de la direction Pierre Shoiry, compte tenu de la force du dollar canadien et de la fragmentation de l'industrie du génie-conseil aux États-Unis qui sort, non sans peine, de la récession.

Pour sa plate-forme, M. Shoiry entend une firme ayant une masse critique comptant de 100 à 500 employés bien établie dans un secteur que Genivar connaît bien comme les infrastructures, l'environnement, l'énergie ou encore dans une région géographique.

C'est la stratégie suivie par Genivar quand elle s'est établie en Alberta en achetant EXH et ses 275 employés en mars 2008 et dans les Maritimes, avec Terrain et ses quelque 150 employés, en juin de cette année.

M. Shoiry a pris la parole dans un déjeuner-causerie organisé par le Cercle canadien de Montréal devant plus de 200 personnes.

Les pays émergents

La firme, qui a vu le jour à Québec, mais qui a maintenant son siège social à Montréal, veut établir en parallèle une plate-forme en Afrique du Nord ou en Amérique du Sud, comme le Brésil, le Pérou, la Colombie. Mais l'Asie est exclue pour le moment.

L'une des cinq grandes firmes canadiennes de génie-conseil employant 4500 personnes, Genivar veut suivre ses clients là où ils investissent, notamment les minières.

Doubler les revenus

L'entreprise de services n'est pas sans connaître les risques d'affaires dans les pays en développement puisqu'elle a dû réduire de moitié l'effectif de son équipe à Trinité-et-Tobago cette année à la suite du changement de gouvernement. Mais ça ne l'effraie pas pour l'avenir.

Entre être une cible ou être un consolidateur de l'industrie, Genivar a choisi la seconde avenue.

«Il y a quatre ans, notre entreprise était régionale. Aujourd'hui, nous sommes (une entreprise) nationale. Demain, nous espérons devenir globale», a dit M. Shoiry pendant son allocution.

La fiducie qui se transformera en société par actions le 1er janvier prochain veut réaliser 50% de ses revenus à l'extérieur du Canada d'ici 2013. «Cela implique que nous doublons notre chiffre d'affaires et notre effectif d'ici trois ans», a indiqué M. Shoiry. Il s'agit d'un objectif ambitieux, considérant que plus de 50% de ses revenus au troisième trimestre provenaient de l'extérieur du Québec pour la première fois de son histoire. Avant son inscription en Bourse en 2006, 90% des recettes venaient du Québec.

«Le défi va être de faire une bonne expansion aux États-Unis. La transition va devoir se faire correctement», dit Pierre Lacroix, analyste qui suit le titre de Genivar pour Valeurs mobilières Desjardins.

M. Lacroix a haussé le 10 novembre sa cible à 31,50$ (elle était de 30$). Hier, la part de Genivar a terminé la séance à 27,80$, en baisse de 0,06$ ou -0,22%.