Accusant les conservateurs d'être irresponsables et dépensiers, les libéraux ont présenté, lundi, leur solution de rechange au gouvernement de Stephen Harper en matière d'économie. Et le Parti libéral veut convaincre les Canadiens qu'il fera preuve de prudence financière.

Le parti de Michael Ignatieff a dépêché trois députés, lundi, pour livrer son message: s'ils sont élus aux prochaines élections, les libéraux feront mieux que les conservateurs.

Car la semaine dernière, le ministre des Finances, Jim Flaherty, a annoncé que le déficit atteindrait 55,6 milliards pour l'année 2009-2010, soit 1,8 milliard de plus que prévu.

Le chef adjoint du Parti libéral, Ralph Goodale, a ainsi accusé, dans un discours prononcé à Ottawa, le ministre d'être «irresponsable» en réduisant les impôts des grandes entreprises malgré la mauvaise posture économique de son gouvernement.

D'autant plus que le contenu de la mise à jour économique du ministre, dévoilée la semaine dernière, était «affreusement superficiel», en assurant les Canadiens que le déficit serait épongé d'ici 2015, sans chiffres à l'appui.

«Il n'y a pas d'explications quant à la façon dont cela se fera. Le ministre ne fait qu'insister: «Nous sommes sur la bonne voie», a dénoncé M. Goodale, dans un discours prononcé devant le Club économique du Canada, à Ottawa.

«La «voie» de M. Flaherty est celle de prévisions ratées, de résultats qui s'aggravent, d'emplois perdus et d'indifférence face aux fardeaux des familles canadiennes», a-t-il renchéri.

M. Goodale, à l'instar de ses collègues Scott Brison et Marc Garneau à Toronto et Montréal, s'est engagé à ce qu'un gouvernement libéral réduise le déficit budgétaire à hauteur de 1% du produit intérieur brut du pays au terme de ses deux premières années au pouvoir.

Les libéraux remettraient également en place le «fond de prudence» mis sur pied par l'ancien ministre des Finances libéral Paul Martin, en cas de futurs ralentissements économiques.

En annulant les nouvelles baisses d'impôts promises par les conservateurs aux grandes entreprises, le Parti libéral récupérerait quelque 6 milliards par année, qu'il consacrerait à la réduction du déficit et qu'il investirait dans ses propres priorités.

«Ne vous méprenez pas. En tant qu'ancien ministre des Finances, j'aime réduire les impôts. Mais si vous êtes un ministre responsable, vos réductions d'impôts seront abordables, viables et en harmonie avec vos autres obligations envers les citoyens canadiens», a fait valoir le chef adjoint libéral.

«Équilibrons d'abord le budget. Investissons d'abord dans l'apprentissage et les soins familiaux. Mettons d'abord les familles de la classe moyenne au premier rang et créons les emplois de demain. C'est ce qu'un gouvernement libéral fera», a pour sa part argué le porte-parole du parti en matière de finances, Scott Brison, qui s'adressait à l'Empire Club du Canada à Toronto.

Les priorités d'un gouvernement libéral seront notamment de favoriser l'accès aux études postsecondaires et l'éducation pour les Premières nations, appuyer les aidants naturels qui soignent un proche à domicile, protéger les pensions des aînés, ainsi que renforcer les alliances du Canada avec ses partenaires de l'étranger afin d'affirmer son leadership dans le monde.