Le Canada dispose de nombreux atouts pour assurer sa prospérité au cours des prochaines années. Mais il risque de perdre son avantage concurrentiel aux mains de pays émergents comme la Chine et l'Inde s'il ne prend pas les moyens pour devenir une nation d'innovateurs.

C'est du moins l'avertissement que lancera aujourd'hui la Coalition pour l'action en matière d'innovation au Canada. Cette coalition, coprésidée par l'ancien ministre des Finances John Manley, aujourd'hui président du Conseil canadien des chefs d'entreprise, et Paul Lucas, président de GlaxoSmithKline, a pondu une liste de 10 recommandations qui pourraient être mises en oeuvre d'ici 12 mois et remettre l'innovation au chapitre des priorités au Canada.

Selon cette coalition, composée d'une cinquantaine de membres, la prospérité du Canada est menacée sur trois fronts. D'abord, la concurrence mondiale venant notamment des pays émergents où s'implantent rapidement les nouvelles technologies. Ensuite, le vieillissement de la population canadienne qui aura des conséquences sur les employeurs à la recherche d'une main-d'oeuvre qualifiée. Enfin, le faible taux de croissance de la productivité des travailleurs demeure un boulet pour l'économie canadienne.

«Face à une concurrence mondiale de plus en plus intense, le Canada ne peut espérer prospérer et répondre aux besoins d'une population vieillissante s'il continue de faire ce qu'il a toujours fait. Nous devons cesser de tenir notre prospérité pour acquise. Nous devons nous engager à apprendre toute notre vie. (...) Nous devons devenir une nation d'innovateurs», affirme la coalition dans son rapport.

Solutions

Pour y arriver, la coalition formée de chefs de file de tous les secteurs d'affaires et du monde universitaire estime que les gouvernements et les secteurs privés doivent donner un véritable coup de balai pour favoriser l'innovation au pays. Parmi les pistes de solution, la coalition propose de:

- réformer le régime fiscal pour mieux appuyer la recherche et le développement. Le Canada accorde des subventions pour la recherche, mais cela est appliqué inégalement dans les secteurs de l'industrie et selon la taille de l'entreprise;

- élargir le bassin de capital de risque. La pénurie persistante de capitale de risque constitue une entrave à la croissance des entreprises;

- adopter un régime de propriété intellectuelle plus vigoureux. La protection qu'offre le Canada en matière de protection intellectuelle est insuffisante.

- renforcer les liens entre les entreprises et les universités;

- fixer des objectifs ambitieux d'apprentissage d'innovation. Les gouvernements fédéral et provinciaux devraient se donner comme objectifs d'apprentissage un taux d'obtention de diplôme d'études secondaires de 90% et augmenter le nombre d'inscriptions postsecondaires dans les programmes de sciences, de génie et de formation commerciale.