Si des pays continuent de maintenir leur devise artificiellement basse dans le but d'augmenter leurs exportations, comme le fait la Chine, les entreprises canadiennes et américaines seront désavantagées, a déclaré le ministre des Finances, Jim Flaherty, samedi.

Selon M. Flaherty, les exportations canadiennes sont relativement faibles et il n'est pas souhaitable que le Canada soit désavantagé par les actions économiques d'autres pays.

Le ministre a toutefois mentionné que le Canada ne prévoyait pas user de représailles envers la Chine. La Chambre américaine des représentants a, quant à elle, voté récemment un projet de loi, qui aggravera les sanctions commerciales envers la Chine si le Sénat l'approuve.

M. Flaherty a tenu ces propos à Washington à l'occasion d'une conférence de presse dans le cadre des rencontres du week-end du Fonds monétaire international (FMI). Il y prend part avec des centaines de ses homologues et des dirigeants de banque centrale des 187 États membres du FMI, qui inclut le G20. Le ministre canadien a déclaré qu'il y avait un consensus parmi les membres du FMI quant à la nécessité de convaincre les pays manipulant régulièrement leur devise pour qu'ils cessent cette pratique.

Selon le secrétaire du Trésor américain, Timothy Geithner, le FMI devrait surveiller rigoureusement la façon dont les pays gèrent leur devise. Il a ajouté que les pouvoirs de l'organisation devraient être augmentés.

Ces négociations surviennent alors que les tensions économiques entre les pays pauvres et riches ont escaladé récemment sur la question des devises.

Les pays industrialisés ont émis un avertissement contre une manipulation artificielle des devises, arguant que cela pourrait fragiliser la reprise économique mondiale.

Les porte-parole chinois ont affirmé qu'ils ne prévoyaient pas effectuer de réformes rapides et qu'ils souhaitaient que le yuan croisse graduellement. Les États-Unis ont fait pression sur la Chine pour que le pays augmente sa devise. Les entreprises des États-Unis se plaignent que le yuan est sous-évalué d'environ 40% par rapport au dollar américain, ce qui rend la concurrence difficile face aux importations chinoises moins chères.

«Nous avons conclu qu'il est nécessaire de coopérer davantage sur la question des taux de change, sans quoi nous ferons face à un crescendo d'activités protectionnistes», a déclaré M. Flaherty. Il a souligné que des progrès avaient été faits, alors que la valeur du yuan chinois a augmenté vendredi.