L'ambassadeur du Canada à Washington, Gary Doer, a lancé un sérieux avertissement aux dirigeants les plus puissants au Congrès au sujet d'une législation protectionniste qui aura, selon lui, un impact négatif sur les chaînes d'approvisionnement et les emplois tant au Canada qu'aux États-Unis.

Dans une lettre obtenue par La Presse Canadienne, M. Doer fait également remarquer que la loi en question va à l'encontre des obligations des États-Unis stipulées par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Dans cette lettre, envoyée plus tôt ce mois-ci à Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, et Harry Reid, leader de la majorité démocrate au Sénat, l'ambassadeur a indiqué que le Canada s'attendait à ce que toute législation adoptée par Washington respecte les obligations des États-Unis en matière de commerce international.

La loi, qui doit faire l'objet d'un vote à la Chambre des représentants plus tard au cours du mois, interdira les importations d'entreprises n'étant pas représentées par un agent américain. Elle vise à assurer que les manufacturiers étrangers de produits défectueux puissent recevoir des documents juridiques.

Le projet législatif est assuré du soutien de membres des partis démocrate et républicain, de sorte que les observateurs ne s'attendent pas à ce qu'il soit confronté à trop d'obstacles au Congrès.

Les entreprises canadiennes vont se retrouver empêtrées dans de coûteuses formalités administratives, même si elles ne sont pas celles qui sont visées par la loi.

Ottawa estime que la législation va nuire au flux des échanges commerciaux à la frontière en ajoutant une nouvelle exigence logistique et administrative.

M. Doer a écrit que ce serait «malheureux», compte tenu des efforts faits par les deux pays voisins pour relancer leurs économies respectives.

L'Union européenne a aussi fait part de sa désapprobation, estimant que la loi sera coûteuse et prohibitive pour les petites entreprises.

Un certain nombre de sociétés et de regroupements de manufacturiers ont également tiré la sonnette d'alarme.