Les Canadiens auront droit à une bonne et à une mauvaise nouvelle concernant l'emploi à quelques jours de la fête du Travail.

La bonne, c'est que le nombre d'emplois au pays est à la hausse comparativement à la même période l'an passé.

La mauvaise, c'est que l'écart n'est pas si grand.

Selon les plus récentes statistiques publiées en juillet 2010, 1,47 million de personnes étaient à la recherche d'un emploi, soit 84 000 de moins qu'en juillet 2009.

Alors que l'économie se rétablit peu à peu, que les médias annoncent une augmentation du nombre d'emplois et que les employés mis à pied retournent sur le marché du travail, les Canadiens se sentent confiants face à leur sécurité d'emploi, révèle un nouveau sondage.

Les résultats d'un sondage Harris-Décima commandé par le site sur l'emploi Monster.ca indiquent que 57 pour cent des 1008 répondants se sentait plus en sécurité au boulot en 2010 qu'en 2009.

Une hausse de 46 pour cent a été constatée chez les répondants qui avaient participé au sondage l'année dernière.

L'étude a été présentée au professeur de sociologie John Kervin, qui enseigne à l'Université de Toronto. Il estime que ce changement de perception pourrait être attribuable au fait que l'hystérie causée par la crise économique avait perdu de l'ampleur et que les annonces de suppressions d'emploi ne se succédaient plus jour après jour.

M. Kervin croit par ailleurs que les nouvelles plus négatives provenant des États-Unis concernant le taux de chômage - plus élevé que prévu - pourraient avoir contribué au sentiment plus optimiste des Canadiens.

«De façon générale, nous semblons aller beaucoup mieux, alors nous les avons battus au tournoi olympique de hockey et il semble que nous les battrons aussi en ce qui concerne la création d'emplois», a-t-il affirmé.

Si les participants ont indiqué qu'ils étaient plus confiants pour leur sécurité d'emploi, près de la moitié d'entre eux ont dit craindre que l'économie ne soit pas encore tout à fait rétablie.

Environ 47% estiment que l'économie se porte bien, mais 46% croient qu'une autre récession pourrait survenir sous peu.

D'après Colin Dodds, professeur d'économie et président de l'Université St-Mary à Halifax, il est normal que les Canadiens s'inquiètent des faillites d'institutions financières et des pertes sur les marchés boursiers.

«Certains ont vraiment eu l'impression que le ciel leur tombait sur la tête, alors la panique s'est installée et cela a affecté la vision qu'ils avaient de l'économie et la menace que cela pouvait représenter pour leurs emplois», a-t-il soutenu.

Et même si le pire est passé, a fait remarquer M. Dodds, les travailleurs devraient faire preuve d'un optimisme prudent.

La faiblesse de l'euro et le ralentissement de l'économie chinoise pourraient affecter le Canada, tout comme la diminution des ventes de maisons aux États-Unis pourrait avoir un impact négatif sur l'industrie du bois d'oeuvre au pays.

Les résultats du sondage ont une marge d'erreur de 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.