Un nouveau sondage laisse croire que les économistes sont très majoritairement opposés à la décision du gouvernement Harper d'éliminer le caractère obligatoire du questionnaire détaillé pour le recensement de Statistique Canada.

Selon l'Association canadienne de science économique des affaires, 74% de ses membres estiment que c'est une mauvaise idée de remplacer le questionnaire obligatoire par un sondage volontaire.

Un peu plus de 70% d'entre eux prévoient que la qualité des données obtenues via un recensement volontaire sera moindre que celle découlant d'une participation obligatoire, et 76% des répondants croient que le changement influencera négativement l'analyse effectuée par leur association ou leur propre organisation.

En effet, près de 60% des personnes interrogées s'attendent à devoir se doter de nouvelles sources privées de données.

L'association a rendu publics les résultats de ce sondage lors de l'ouverture de son congrès estival, durant lequel doit s'exprimer, mardi, l'ancien statisticien en chef Munir Sheik. Celui-ci a démissionné de Statistique Canada le mois dernier pour protester contre la décision du gouvernement Harper d'abandonner le caractère obligatoire du questionnaire détaillé.

L'enquête auprès des membres de l'Association canadienne de science économique des affaires suggère que les données obtenues via le recensement obligatoire sont largement utilisées par le secteur privé.

Un peu plus de 45% des membres de l'association ont précisé qu'ils utilisaient ces données sur une base hebdomadaire, tandis que 38% supplémentaires des répondants ont indiqué qu'ils les utilisaient plusieurs fois par mois ou par année. Seuls huit% des répondants ont affirmé ne se servir que rarement ou jamais des données de Statistique Canada.

L'association a eu quelques problèmes à rejoindre ses membres, plusieurs d'entre eux étant en vacances. En bout de ligne, l'organisme a reçu des réponses par courriel de la part de 337 de ses 828 membres, une démonstration de la difficulté d'obtenir des réponses acceptables via un sondage.

L'association souligne que ces problèmes rencontrés lors de la tenue du sondage auprès de ses membres ne sont rien en comparaison de ceux auxquels Statistique Canada s'exposera lorsque l'organisme tentera d'obtenir, via un sondage volontaire, un échantillon représentatif pour obtenir des données fiables.