Les actionnaires de l'équipementier automobile canadien Magna International (T.MG.A) ont approuvé un plan controversé accordant au fondateur de l'entreprise, Frank Stronach, environ 1 milliard $ en espèces, actions et autres incitatifs afin que sa famille renonce à son contrôle décisionnel dans la société.

Environ les trois quarts des détenteurs d'actions ordinaires présents lors d'une assemblée spéciale tenue vendredi, en banlieue de Toronto, se sont prononcés en faveur de la transaction.

L'entente devra maintenant être examinée par la Cour supérieure de l'Ontario pour être approuvée. Une audience est prévue les 12 et 13 août.

Le géant des pièces automobiles a indiqué que certains actionnaires avaient déjà exprimé à la cour leur intention de comparaître devant la justice pour présenter des éléments de preuve et des arguments contre la transaction.

Le mois dernier, durant une audience de la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario, plusieurs actionnaires, dont d'importants investisseurs comme le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario, l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada, le Régime de retraite des employés municipaux de l'Ontario, l'Alberta Investment Management Corporation et le British Columbia Investment Management Corporation, se sont opposés aux primes que l'entente accorde à M. Stronach.

Mais l'approbation de l'entente par une majorité d'actionnaires, vendredi, était presque acquise.

Après l'assemblée, Mike Harris, ancien premier ministre ontarien et président du conseil d'administration de Magna, n'a pas voulu spéculer sur la décision de la cour, faisant valoir qu'il n'était ni un avocat ni un expert en la matière.

Il a toutefois affirmé que le vote de vendredi démontrait que les actionnaires de Magna estiment que l'entente sert leurs intérêts et ceux de l'entreprise.

«Cela signifie que plus de 75 pour cent des actionnaires ordinaires de Magna pensent qu'il s'agit d'une bonne entente à long terme pour l'entreprise.»

Si l'entente est approuvée par la Cour supérieure de l'Ontario, Frank Stronach recevra 300 millions $ US en argent, neuf millions d'actions ordinaires de Magna et le contrôle d'une coentreprise qui développera des composants pour les véhicules électriques.

Le fondateur de Magna, qui était absent lors de l'assemblée de vendredi, empochera également environ 120 millions $ en honoraires de conseil, lesquels diminueront graduellement d'ici 2014, ce qui porte la valeur de l'entente à plus de 1 milliard $.

En échange, M. Stronach renoncera à ses actions à votes multiples, parts qui lui assuraient le contrôle de la compagnie.

Les actions de Magna ont gagné 7 cents à la Bourse de Toronto, vendredi, terminant la séance à 76,81 $.