Les entreprises canadiennes sont suffisamment optimistes pour que la moitié d'entre elles songent à grossir leurs effectifs au cours des 12 prochains mois.

Selon les résultats de l'Enquête sur les perspectives des entreprises (EPE) menée par la Banque du Canada entre le 19 mai et le 15 juin derniers, l'ensemble d'entre elles ont observé une amélioration de leurs ventes passées, une première en deux ans.

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La majorité estiment aussi que leur chiffre d'affaires va également s'améliorer au cours des 12 prochains mois. La proportion est cependant moins élevée qu'au cours des trois enquêtes trimestrielles précédentes.

On peut en dire autant de celles qui comptent accroître leurs investissements en machine et matériel. La Banque fait cependant observer que ce léger recul est attribuable au secteur des services quand les répondants ont précisé avoir déjà réalisé de forts investissements. Les répondants issus du secteur des biens maintiennent leurs intentions d'investir.

Quel que soit le secteur, une entreprise sur deux veut embaucher, malgré le fait qu'elles l'ont beaucoup fait durant le printemps. «Compte tenu des embauches très fortes en juin (93 200), cela suggère que la tendance à la croissance de l'emploi demeure robuste», estime Michael Gregory, économiste principal chez BMO marchés des capitaux.

Tout près de deux répondants sur cinq affirment fonctionner à quasi plein régime. Ils éprouveraient quelques difficultés à faire face à une hausse inattendue de la demande.

Signe que l'excédent de capacité est de plus en plus absorbé, près de la moitié des répondants s'attendent à une hausse des prix de leurs intrants et de leurs extrants. On ne sera pas surpris dès lors qu'aucun d'entre eux ne s'attende à ce que l'indice des prix à la consommation passe sous la barre de 1%. C'est une première depuis les débuts de l'EPE en 1998. «Les entreprises demeurent confiantes dans la poursuite de la reprise, analyse Diana Petramala, économiste chez Groupe financier Banque TD. Toutefois, les résultats de l'EPE semblent indiquer que son rythme commence à ralentir.»

Les entreprises jugent enfin que les conditions de crédit continuent de s'assouplir. Cette perception est confirmée par l'autre enquête de la Banque menée auprès des responsables du crédit. Elle fait état d'un assouplissement général du crédit tant dans les modalités tarifaires (taux d'intérêt) que non tarifaires (critères de sélection).

Cet assouplissement est moins prononcé toutefois auprès de la PME. Cette précision semble corroborée par le Baromètre mensuel des affaires, publié par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. En juillet, il signale un léger fléchissement de la confiance qui serait conforme à une croissance de l'ordre de 2,5% en rythme annuel.

«Les entreprises canadiennes n'ont pas peur de prendre des décisions, procurant ainsi un bon coup de pouce à l'activité économique, contrairement à leurs homologues américaines qui préfèrent garder sous le matelas une panoplie d'actifs financiers liquides», résume Sébastien Lavoie, économiste principal chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne. Il s'attend donc à une hausse du taux directeur de la Banque du Canada, le 20 juillet.