À quelques jours des sommets du G8 et du G20, le gouvernement Harper lance une offensive sur trois continents afin de vanter la vigueur de l'économie canadienne.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, présentera le bilan économique reluisant du Canada à New York tandis que son collègue de l'Immigration, Jason Kenney, en fera autant à Londres, en Grande-Bretagne, et le ministre des Ressources naturelles, Christian Paradis, rappellera les progrès économiques du pays à Pékin, en Chine.

«Le Canada a très bien tiré son épingle du jeu depuis la fin de la crise économique et il faut le rappeler haut et fort à nos partenaires du G20 avant la tenue du sommet», a expliqué dimanche une source gouvernementale sous le couvert de l'anonymat.

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement Harper dépêche des ministres dans certaines villes importantes du globe afin de faire valoir ses intérêts. Le mois dernier, quatre ministres ont pris la parole dans quatre villes différentes - Washington, Shanghai, Bombay et Ottawa - afin d'exprimer la vive opposition du Canada à l'imposition d'une taxe bancaire mondiale. Cette question devrait être à l'ordre du jour au sommet du G20 en fin de semaine à Toronto.

Cette offensive survient également au moment où le gouvernement Harper doit justifier les coûts importants liés à la sécurité des deux sommets, d'environ 900 millions de dollars. À la Chambre des communes, les conservateurs ont aussi été vertement critiqués pour avoir dépensé 57 000 $ pour un lac artificiel à l'intention des journalistes étrangers qui ne pourront pas se rendre sur les lieux du sommet du G8 à Huntsville, dans la région touristique de Muskoka. Ces coûts ont fait l'objet de reportages négatifs dans la presse étrangère.

Panoplie de chiffres

Quoi qu'il en soit, le ministre Flaherty et ses deux collègues du cabinet énuméreront une panoplie de chiffres et de statistiques pour décrire la vigueur de l'économie canadienne devant leurs hôtes. Entre autres choses, ils vont affirmer que :

- la chute du produit intérieur brut du Canada a été la moins importante des pays du G7 ;

- le Canada a déjà récupéré tout le terrain économique perdu durant la récession. Aucun autre pays du G7 ne peut se vanter de cet exploit ;

- la croissance économique a atteint 6,1 % durant le premier trimestre, le meilleur rendement en 10 ans ;

- en moins d'un an, le Canada a pu recouvrer les trois quarts des 380 000 emplois perdus durant la récession ;

- le Canada devient une terre fertile pour les investissements des entreprises, les impôts des sociétés étant les moins élevés du G7 ;

- le Canada affiche le taux d'endettement le moins élevé et le déficit le moins important des pays du G7 ;

- le Fonds monétaire international prévoit que le Canada sera le seul pays du G7 à réussir à éliminer son déficit d'ici cinq ans.

«Nous allons dire à tous ceux qui veulent bien l'entendre que le Canada s'est doté des bonnes politiques pour assurer sa prospérité, notamment en maintenant des impôts bas et en favorisant le libre-échange. Nous sommes prêts à brasser de nouvelles affaires pour créer de nouveaux emplois», a affirmé cette source gouvernementale.