Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, espère sortir de sa réunion avec ses homologues provinciaux avec en poche une entente sur la façon dont devrait être menée la réforme du régime de retraite au Canada.

M. Flaherty et les ministres des Finances des provinces et des territoires se trouvent dans un centre de villégiature de l'île-du-Prince-Edouard.

La rencontre a lieu alors que l'on craint de plus en plus que les gens - en particulier ceux de la classe moyenne - ne mettent pas suffisamment d'argent de côté en prévision de leur retraite et qu'ils devront faire face à une baisse de leur niveau de vie.

Le ministre Flaherty propose une série d'initiatives incluant une augmentation modeste et graduelle des contributions au Régime de pensions du Canada (RPC).

«J'ai clairement indiqué depuis le début que le premier principe du gouvernement est de ne causer aucun tort», a-t-il affirmé dimanche.

«Nous avons un Régime de pensions du Canada que le monde envie et qui est en solide pour les 75 prochaines années», a ajouté le ministre.

La façon dont les contributions au RPC devraient être augmentées fait actuellement l'objet d'un débat.

Le principal groupe de pression représentant les petites entreprises du pays, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), s'oppose catégoriquement à tout ce qui pourrait accroître les primes versées au RPC.

Quant à lui, le président du Congrès du travail du Canada (CTC), Ken Georgetti, souhaite que les primes soient doublées.

«Doubler (les primes) assurerait que tous les Canadiens aient une pension de base qui les placerait au-dessus du seuil de pauvreté», a-t-il déclaré dimanche à Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Edouard.

«Cela ne coûterait que quelque six cents par heure (...) environ un café au lait par semaine pour une avoir la sécurité d'une pension pour chaque Canadien, et je crois que ce n'est pas trop demander», a ajouté M. Georgetti.

Cependant, M. Flaherty a dit douter que les provinces acceptent de doubler le RPC. Il a aussi indiqué qu'une hausse de la sorte pourrait nuire à l'économie et constituer un lourd fardeau pour les entreprises et les travailleurs autonomes.

«Si vous êtes travailleur autonome, vous devez payer la part de l'employeur en plus de la part de l'employé, alors le pourcentage devient pas mal élevé», a-t-il affirmé.

Le ministre Flaherty a indiqué qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que les choses bougent avant longtemps.

«Nous avons pris deux ans pour écouter. Nous pouvons prendre davantage de temps pour nous assurer de bien faire les choses et de ne pas causer de tort.»