Le huard s'est apprécié hier après la publication d'un rapport indiquant que l'économie canadienne a présenté son essor le plus vif en une décennie au premier trimestre, ce qui accroît les pressions sur la Banque du Canada pour qu'elle majore les taux d'intérêt aujourd'hui.

Le dollar canadien s'est envolé à son plus haut niveau en plus d'une semaine après que Statistique Canada eut annoncé que le produit intérieur brut (PIB) avait bondi de 6,1% au cours de la période janvier-mars, soit davantage que la prévision médiane recueillie après d'analystes par Bloomberg News, qui tablaient sur une progression de 5,9%. Hier, c'est le huard qui a offert la meilleure performance comparativement au dollar américain parmi les 16 devises les plus échangées.

«Ce sont des résultat très éloquents en ce qui concerne le PIB», lance John Curran, vice-président torontois de CanadianForex Ltd., un courtier de change en ligne. «Il semble, d'après tous les calculs, que la Banque (centrale canadienne) devrait majorer les taux demain (aujourd'hui), ajoute-t-il. Les prévisions des négociants se sont considérablement modifiées en faveur d'une hausse des taux.»

Hier, le huard a progressé de 77 centièmes à 95,83 cents US, soit son niveau le plus élevé depuis le 20 mai dernier.

Pas moins de 25 des 27 économistes sondés par Bloomberg prévoient que Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada, haussera aujourd'hui le taux cible des prêts d'un quart de point de pourcentage, à 0,5%. À l'heure actuelle, le taux est à un creux record, soit 0,25%. Si la Banque du Canada majore effectivement ses taux, elle sera la première parmi le Groupe des sept à le faire depuis la récession mondiale qui a sévi l'an dernier.

Par ailleurs, le prix du pétrole brut pour livraison en juillet s'est accru de 71 cents US, ou 1%, à 74,68$US le baril, lors de transactions électroniques à New York. Le pétrole brut constitue la plus importante exportation du Canada. Le huard tend à suivre l'évolution des prix du pétrole brut et des actions.

Le dollar canadien s'est déprécié de 2,7% en mai par rapport à la devise américaine, imité en cela par d'autres devises et l'euro, notamment, le marché craignant que la crise des dettes souveraines en Europe ne mine la reprise économique mondiale.

En mai, le taux de rendement de l'obligation canadienne de 10 ans a reculé de près de 40 points de base, passant de 3,65% le 30 avril à 3,25% le 25 mai. Hier, il s'établissait à 3,32%.