Toronto est le «Wayne Gretzky des marchés financiers canadiens» et devrait donc accueillir la nouvelle commission nationale de réglementation des valeurs mobilières, soutient le premier ministre ontarien, Dalton McGuinty

Même si le Québec se plaint que la création d'une seule commission nationale lui nuirait, Toronto demeure le leader national des services financiers et serait l'emplacement tout naturel pour la nouvelle agence, a soutenu M. McGuinty, mardi.

«Je suis sûr que, secrètement, certains coéquipiers de Wayne Gretzky se plaignaient lorsqu'il avait trop de temps de glace, mais l'entraîneur en chef le faisait jouer parce qu'il continuait à marquer des buts», a lancé M. McGuinty à des journalistes.

«Le meilleur marqueur de buts en ce qui concerne les institutions financières dans ce pays est Toronto. Nous pouvons le faire, et bien le faire pour l'équipe au complet, le Canada.»

Le premier ministre ontarien ne fait pas grand cas d'une étude commandée par une coalition de gens d'affaires du Québec et rendue publique lundi. Cette étude prévient que la création d'une seule commission pour le pays en entier menacerait des milliers d'emplois au Québec.

M. McGuinty a dit comprendre que le point de vue du Québec soit différent, mais il a estimé que celui de sa province était probablement partagé par plusieurs autres régions du pays.

«Je crois que la plupart des gens qui se pencheront sur ce dossier arriveront à la conclusion qu'il ne devrait exister qu'un seul organisme, et il s'avère que nous, ici dans cette ville, sommes très bons dans ce domaine.»

L'étude rendue publique lundi indique que le secteur financier compte 300 000 emplois directs et indirects au Québec, la moitié se trouvant à Montréal.

Le ministre québécois des Finances, Raymond Bachand, a déclaré lundi que la création d'une commission nationale se traduirait par le transfert immédiat de 500 ou 1000 emplois de haut niveau vers Toronto, suivi d'un exode de comptables, avocats et autres spécialistes du secteur.

Cependant, le premier ministre McGuinty a affirmé que la plupart des provinces et des territoires, en plus du monde des affaires, admettaient que 13 organismes de réglementation des valeurs mobilières plutôt qu'un seul serait nuisible au pays en entier.

«Nous sommes le troisième centre d'institutions bancaires en importance en Amérique du Nord, et notre marque est réputée mondialement, a fait valoir le premier ministre de l'Ontario. Je pense que l'endroit le plus naturel pour établir le nouvel organisme est ici, à Toronto.»