Les changements climatiques coûtent cher aux assureurs de dommages et le numéro un de l'industrie au pays, Intact (T.IFC), presse les gouvernements d'agir davantage en la matière.
Le président et chef de la direction de l'entreprise torontoise, le Québécois Charles Brindamour, ne demande pas à Ottawa d'établir des cibles ambitieuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il souhaite toutefois que les administrations publiques prennent des mesures pour réduire l'impact des changements climatiques.
Il faut dire qu'en 2009, les conditions météorologiques défavorables qui ont frappé l'Ontario et l'Alberta ont entraîné des pertes de quelque 140 millions pour Intact. Les consommateurs écoperont: dans plusieurs régions du pays, les primes d'assurance habitation sont à la hausse.
L'assureur incite donc les gouvernements à se doter d'outils d'évaluation des risques climatiques propres à chaque région, à moderniser les réseaux d'aqueduc et d'égouts pluviaux, à adopter des normes de construction plus strictes et à sensibiliser la population aux mesures d'adaptation aux changements climatiques.
À l'occasion de l'assemblée annuelle des actionnaires, qui s'est déroulée mercredi à Montréal entièrement en français, M. Brindamour a par ailleurs encouragé les provinces du Canada anglais à s'inspirer du modèle québécois dans le domaine de l'assurance automobile et à assouplir leurs contraintes tarifaires.
Intact est née l'an dernier de la cession, par le géant néerlandais ING, de ses activités d'assurance au Canada. L'entreprise appartient désormais majoritairement à des actionnaires canadiens.
Au premier trimestre, qui a pris fin le 31 mars, Intact a enregistré un bénéfice net de 119,7 millions (1,01 $ par action), comparativement à la perte nette de 36,3 millions (30 cents par action) inscrite pendant la même période de l'an dernier.
Ces résultats ont pulvérisé les attentes des analystes financiers sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un bénéfice par action de 78 cents. Les investisseurs ont bien réagi: en fin d'après-midi, l'action d'Intact s'appréciait de 3,4% pour s'échanger à 45,16 $, à la Bourse de Toronto. En cours de séance, le titre a atteint un sommet depuis la transformation de l'été dernier, à 46,99 $.
Le bond des profits est surtout attribuable aux revenus nets d'assurance (résultats techniques), qui ont été presque sept fois plus élevés qu'il y a un an, à 69 millions. L'amélioration découle de meilleures conditions météorologiques et d'un redressement des activités d'assurance habitation.
Les primes directes souscrites ont crû de 5,2% pour totaliser 914,3 millions.