L'Association canadienne de la construction (ACC) invite les entrepreneurs de partout au pays à faire preuve de prudence vis-à-vis des sommes versées par le gouvernement afin de favoriser la relance de l'économie.

Dans une note affichée sur son site Web, l'ACC affirme que les entrepreneurs pourraient se retrouver à payer pour les projets d'infrastructure qui n'auront pas été complétés une fois la date limite du 31 mars 2011 établie par le fédéral.

Cette mise en garde survient alors que de nouvelles données du directeur parlementaire du budget indiquent que de nombreux projets seront lancés lors des mois à venir.

Il reste cependant à voir si certains d'entre eux seront toujours en cours une fois que le fédéral cessera de les subventionner dans un peu moins d'un an.

Ottawa a prévenu les municipalités que les subventions prévues par le Fonds de stimulation de l'infrastructure et le Programme d'infrastructure du savoir cesseraient le 31 mars 2011.

Certaines villes - se dépêchant à profiter des milliards de dollars de subventions fédérales avant qu'il ne soit trop tard - tentent d'obtenir des entrepreneurs qu'ils payent les travaux qui n'auront été menés à terme à temps, prévient l'ACC sur son site Web.

L'ACC recommande donc aux entrepreneurs de ne rien signer avant d'avoir obtenu l'assurance qu'ils ne devront pas financer les projets entrepris dans le but de relancer l'économie si ceux-ci se poursuivent après le 31 mars de l'année prochaine.

Poser la question

«Un contrat pourrait dire «nous voulons que vous assumiez les coûts supplémentaires», a affirmé le président de l'association, Michael Atkinson.

«Nous disons d'au moins poser la question», a-t-il ajouté.

Après un lent départ, le Fonds de stimulation de l'infrastructure prendra réellement son envol en mai et atteindra son point culminant cet été. Les dépenses atteindront alors plus de 700 millions $ par mois, près d'une année complète après que la récession ait en principe pris fin, selon les données du directeur parlementaire du budget.

Les dépenses doivent ralentir à l'approche de mars prochain. Et si le gouvernement s'en tient à sa décision, elles passeront abruptement de 350 millions $ par mois à rien.

La valeur moyenne des projets menés grâce au Fonds de stimulation de l'infrastructure est de 2,5 millions $, et la plupart touchent à des routes et des égoûts. Au Québec, la majeure partie des sommes versées par le fédéral est destinée à des projets relatifs à l'eau et aux eaux usées.

Selon le rapport du directeur parlementaire du budget, environ les deux tiers des projets consistent en des réparations à des infrastructures existantes. Quelque 25 pour cent concernent de nouvelles constructions.