Malgré la hausse attendue cet été des taux d'intérêt par la Banque du Canada, les investisseurs ne devraient pas s'étonner si les taux demeurent bas au regard des chiffres historiques jusqu'à la fin de 2011, prévient un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC.

L'économiste en chef de la CIBC, Avery Shenfeld, affirme dans le dernier numéro du rapport Global Positioning Strategy que le taux du financement à un jour pourrait demeurer bas, de l'ordre de 2,5 pour cent, jusqu'à la fin de l'année prochaine.

M. Shenfeld cite plusieurs raisons qui pourraient inciter le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, à «mettre la pédale douce» quant aux hausses de taux après juillet.

Il mentionne notamment qu'il n'y aura vraisemblablement pas de hausse des taux d'intérêt aux États-Unis avant plusieurs trimestres, prévenant que des hausses de taux sans contrepartie aux États-Unis risqueraient aussi de «catapulter le dollar canadien à des niveaux records».

M. Shenfeld évoque aussi l'intention qu'ont les gouvernements fédéral et provinciaux de se serrer la ceinture à compter de 2011 - ce qui se traduira par une hausse des impôts et taxes et une réduction des dépenses - et qui pourrait annuler une grande part du taux de croissance l'an prochain. Si cette éventualité se concrétise, prévient-il, il faudra peut-être que les taux du financement à un jour restent stimulants, ce qui serait le cas d'un taux égal ou inférieur à 2,5 pour cent.

De plus, poursuit M. Shenfeld, les réformes bancaires mises en oeuvre dans les pays du G-20 nécessitent l'injection de capitaux supplémentaires et une réduction de l'effet de levier financier qui saperont la capacité de prêt des banques à l'échelle mondiale.

Il est d'avis qu'un resserrement graduel des taux pourrait en fait être bénéfique pour Ottawa et les provinces qui devraient, selon les prévisions, faire des emprunts à taux plus élevés pendant toute l'année 2011 par de nouvelles émissions d'obligations.

En ce qui concerne les produits de base, une hausse des taux d'intérêt serait plus susceptible de ralentir le rétablissement actuel que de l'étouffer complètement. Les prix du pétrole et des métaux industriels pourraient même continuer d'augmenter, comme ce fut le cas au cours de cycles précédents après une période de resserrement monétaire, note-t-on dans le rapport.