La vente d'obligations de 30 ans par la Nouvelle-Écosse, qui a attiré de nombreux preneurs, indique que la demande record de valeurs canadiennes s'étend aux titres de dette provinciaux.

Vendredi dernier, la Nouvelle-Écosse a vendu pour 250 millions de dollars d'obligations de 4,7%. L'écart de rendement par rapport au titre de dette ontarien équivalent s'est rétréci à 7,5 points de base (0,075%) aussitôt que les transactions sur les obligations ont commencé sur les marchés secondaires. L'écart était de 9 points de base, ou 0,09 point de pourcentage, lorsque le prix de l'obligation a été établi.

«La vente a eu un succès fou», lance Benoît Lalonde, vice-président responsable des titres à revenu fixe de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, à Montréal, un membre du groupe preneur ferme de la vente. «Nous aurions pu en vendre beaucoup plus», ajoute-t-il.

Le taux de rendement des obligations de la Nouvelle-Écosse échéant en juin 2041 a terminé la semaine dernière à 4,801%, en baisse de 2 points de base par rapport à vendredi dernier. Le prix de l'obligation a grimpé de 23 cents à 98,36$. Vendredi dernier, le taux de rendement de l'obligation ontarienne de 4,7% échéant en juin 2037 était de 4,734%. Le prix a augmenté de 27 cents à 99,48$.

Cette vente est survenue au moment où les négociateurs attendent le budget de cette année pour voir si les législateurs viseront à diminuer les dépenses. Ce sera le premier budget d'un exercice entier présenté par un gouvernement du Nouveau Parti démocratique depuis l'entrée de la Nouvelle-Écosse dans la Confédération canadienne en 1867. Le NPD a remporté les élections de juin dernier et a présenté une version modifiée du budget de l'ancien gouvernement l'an dernier.

Ailleurs sur les marchés de crédit, le rendement supplémentaire que les investisseurs exigent pour posséder des obligations provinciales canadiennes plutôt que celles d'Ottawa a rétréci à 42 points de base vendredi dernier, écart le plus mince en plus de trois semaines, selon l'indice de Bank of America Merrill Lynch. L'écart avait atteint 105 points de base en décembre 2008, un sommet depuis que les données ont commencé à être recueillies en 1997, avant de chuter à un creux depuis décembre 2007, soit 39 points de base le mois dernier.

Les écarts étaient «les plus serrés à la fin de janvier, mais nous sommes près maintenant», indique Philippe Fournier, un négociateur d'obligations provinciales de la Banque de Nouvelle-Écosse à Montréal, troisième prêteur en importance au Canada. «Nous sommes plus serrés de 30 points de base sur les obligations provinciales de long terme depuis mai dernier, ajoute-t-il, et 60 points de base plus serrés en ce qui concerne les obligations de 10 ans.»