Il y a près d'un an, Nortel Networks s'effondrait sous les pertes, les ventes en chute libre et d'importantes dettes.

Mais alors que plusieurs se sont empressés de trouver un responsable pour les déboires de l'entreprise, un ancien administrateur de l'équipementier canadien affirme que le sauvetage de Nortel a toujours été considéré comme un travail de longue haleine.

Au cours d'une entrevue, John Manley, qui était membre du conseil d'administration de Nortel peu avant que l'entreprise ne se mette sous la protection de la loi sur les faillites, a expliqué que l'équipementier traversait une «tempête parfaite» durant les derniers mois de 2008.

M. Manley a raconté que tous les administrateurs de Nortel avaient gardé espoir jusqu'à ce que les ventes ne fondent comme neige au soleil, durant l'automne 2008. Il a ajouté que le conseil d'administration de l'entreprise avait toujours été conscient que le sauvetage de Nortel allait nécessiter un effort soutenu.

Les premières indications que Nortel se protégerait de ses créanciers en Amérique du Nord et en Europe sont apparues le 14 janvier 2009 au matin. John Manley a toutefois admis que les problèmes pour Nortel avaient commencé plusieurs années auparavant, et qu'ils ne s'étaient qu'aggravés au fil du temps.

Ancien ministre des Finances du Parti libéral du Canada, M. Manley a été nommé au C.A. de Nortel en 2004, après que Frank Dunn, alors chef de la direction, et plusieurs administrateurs eurent été renvoyés pour des problèmes de comptabilité.

Laissées en héritage, une longue liste de problèmes financiers et des querelles en justice, legs que John Manley et les autres nouveaux responsables ont dû accepter.

«Je pense que durant la première année au conseil d'administration, nous avons eu plus de 50 rencontres, et nous passions tout notre temps à composer avec un scandale au sujet de la comptabilité, des actions collectives et des choses du passé», a raconté M. Manley.

«Dans le domaine de la technologie, on ne peut pas passer autant de temps sur le passé, parce que vos concurrents en profiteront.»

Mais alors même que le conseil d'administration de Nortel s'efforçait de régler les «vieux» problèmes, une éruption de nouveaux s'apprêtait à apparaître.

M. Manley a expliqué que des entreprises en technologie comme Nokia Siemens et Alcatel-Lucent en ont profité pour procéder à des regroupements d'entreprises, tandis que Nortel était réduite au statut de spectateur.

Selon John Manley, Nortel n'a pas été en mesure d'imiter ses concurrents à cause des poursuites intentées contre l'équipementier et des démarches réglementaires.

«Nous n'étions plus un joueur dominant dans aucun des secteurs du marché», a-t-il résumé.