Le Canada n'a pas besoin d'une loi fédérale qui contrôlerait les primes versées à court terme aux dirigeants d'entreprises et qui aurait comme objectif de réduire le risque d'une nouvelle crise financière, estime Percy Crawford, avocat de Toronto bien connu et ancien dirigeant de la firme Imasco.

Le ministère fédéral des Finances étudie différentes mesures pour tenter d'encadrer le lien qui pourrait exister entre de telles primes et la vulnérabilité au risque.

La question est particulièrement épineuse aux États-Unis et en Europe, où certaines études ont révélé une corrélation négative entre le risque de voir une entreprise déclarer faillite et son recours aux primes, à la rémunération variable et aux programmes d'options d'achat d'actions pour ses dirigeants

D'autres études ont laissé entendre que les dirigeants de banques détenant bon nombre d'actions de leur entreprise, une mesure destinée à les inciter à la prudence, affichaient en fait des performances inférieures à celles de leurs collègues qui n'en détenaient que peu.

Mais avant de décider qu'une nouvelle loi est nécessaire, il faut commencer par examiner les dégâts qui auraient été causés, a déclaré Me Purdy à la chambre de commerce de Montréal. Et à ce jour, a-t-il dit, le système de primes à court terme en vigueur au Canada n'a pas causé trop de dommages.

Me Purdy a récemment présidé le comité qui a trouvé une solution à la crise de 30 milliards du papier commercial adossé à des actifs au Canada.

Il a profité de son discours pour affirmer que les investissements auraient dû être expliqués plus clairement et que les institutions n'auraient pas dû se fier à des agences de notation pour leur processus de diligence requise. Il a toutefois ajouté qu'il n'était pas assuré que de telles mesures auraient entraîné des décisions d'investissements différentes.

Au chapitre de la compensation, Me Purdy affirme qu'une combinaison de primes immédiates et à court et long terme est la plus efficace pour influencer la performance.