Les consommateurs canadiens sont entrés en hibernation en juillet, la valeur des ventes de détail ayant reculé de 0,6 % par rapport au mois précédent, défiant toutes les attentes de solide hausse à ce chapitre.

Les résultats ont semblé faire fi de tous les éléments laissant croire que l'économie canadienne se remet de sa longue glissade d'un an, et a confondu les économistes. Ces derniers tablaient en moyenne sur une hausse de 0,7 % des ventes au détail en juillet, certains jugeant même qu'elles pourraient surpasser la progression d'un % affichée en juin.

«C'est un horrible rapport. C'est comme si nous (les économistes) avions tous été giflés par surprise, il n'y a pas d'autre façon d'expliquer cela», a admis Derek Holt, économiste principal à la Banque Scotia.

«Honnêtement, je ne sais pas (ce qui s'est passé). Peut-être que les consommateurs ont fini de faire les dépenses qu'ils avaient remises à plus tard, peut-être que c'est la mauvaise température, peut-être que c'est un mois de pause après quelques mois de croissance, ou peut-être que c'est un effet tardif des pertes d'emploi.»

M. Holt et d'autres économistes ont noté que les données n'étaient cependant pas aussi mauvaises qu'à première vue, compte tenu que le volume des ventes n'a reculé que de 0,1 %.

Par exemple, la valeur des ventes du secteur automobile a été 5,3 % plus importante en juillet qu'en juin, mais une grande partie de ces ventes ont été consacrées à des véhicules moins coûteux. En outre, la valeur des ventes de juillet a été amoindrie par un recul de 3,4 % des prix dans les stations-service, essentiellement attribuable à la baisse des prix de l'essence.

«Le rapport sur les ventes de détail de juillet est certainement décevant, mais la chute des prix le fait paraître plus faible qu'il ne l'est vraiment», a expliqué l'économiste Benjamin Reitzes, de BMO Marchés des capitaux.

Les moins bons résultats que prévu n'étaient cependant pas confinés au secteur de l'automobile. Statistique Canada a fait état de reculs dans cinq des huit catégories étudiées, ce qui a ramené la valeur des ventes au détail à 34,2 milliards de dollars.

Le secteur des magasins d'alimentation et de boissons a connu une diminution de 1,5 % des ventes en juillet, tandis que celui des magasins de meubles, d'accessoires de maison et d'appareils électroniques a retraité de 0,6 %.

L'augmentation la plus marquée a été celle de 1,1 % des ventes des pharmacies et des magasins de produits de soins personnels. Les magasins de matériaux de construction et de produits extérieurs pour la maison ont aussi connu une augmentation de 1,0 % de leur vente.

Malgré les reculs de juillet, les économistes ont noté que les ventes avaient progressé au cours de cinq des sept derniers mois, et d'autres éléments de croissance ont été étonnamment positifs en juillet, notamment les ventes du secteur de la fabrication et celles des grossistes.

La performance des ventes au détail laisse toujours présager une reprise peu vigoureuse en regard des normes historiques, a expliqué la Banque Royale dans une note de recherche. Cependant, malgré l'amélioration générale des conditions, il est toujours nécessaire que la Banque du Canada maintienne ses mesures d'assouplissement monétaire, a poursuivi la Royale.