Qualifiant la situation économique de «fragile», le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, croit que le gouvernement doit continuer à dépenser afin de stimuler l'économie pour s'assurer que 2010 soit une meilleure année.

Dans une entrevue accordée au réseau CBC lors du sommet du G20 qui se déroule à Londres, M. Flaherty a dit que des ministres des Finances de partout au monde s'entendent pour dire que des signes de stabilisation économique commencent à se faire sentir.

Selon le ministre Flaherty, tous s'entendent également sur le fait qu'il est trop tôt pour déclarer l'économie «remise sur pied». De plus, il faut demeurer prudent, croit-il, parce qu'il y a encore des craintes selon lesquelles l'on pourrait retomber en récession.

«Le consensus ici, c'est que la reprise mondiale se stabilise mais qu'elle n'est pas rétablie», a-t-il ajouté, lors d'une téléconférence en direct de Londres.

Lors de cette rencontre, les ministres des Finances du G20 ont mis la table pour le sommet de Pittsburgh, qui aura lieu le mois prochain et qui réunira les dirigeants du groupe. Les ministres se sont entendus pour mettre un terme aux primes énormes empochées par les banquiers et ont également plaidé en faveur du maintient des mesures de stimulation économique, notamment, les plans de relance et de faibles taux d'intérêts.

Le secrétaire américain au Trésor Tim Geithner a quant à lui affirmé que le système financier démontrait des signes de reprises et que la croissance était en route. «Toutefois, nous faisons toujours face à des défis importants», a-t-il ajouté.

Dans la déclaration conjointe des ministres des Finances du G-20, il est écrit que la politique monétaire et fiscale demeurera «expantionniste» aussi longtemps qu'il sera nécessaire pour réduire les risques de replonger dans une récession.

«Je crois qu'il serait prudent de parler des premiers signes de rétablissement, a affirmé Jim Flaherty. Nous sommes également très préoccupés par le chômage», a-t-il ajouté. Les dernières chiffres dévoilés vendredi ont indiqué que malgré la création de 27 100 emplois au Canada, le taux de chômage mensuel s'est établi à 8,7 pour cent, un sommet des 11 dernières années.

Le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, a réitéré vendredi, son intention de faire tomber le gouvernement, et ce, malgré ces dernières données. Selon lui, le gouvernement conservateur a mal géré l'économie et mérite d'être renversé.

M. Flaherty a répliqué que des élections fédérales ne feraient qu'«interrompre» le gouvernement au moment où le Canada a besoin de se concentrer sur la croissance économique, aider les sans-emplois et continuer à stimuler l'économie.

Certains rapports indiquent que le déficit du gouvernement canadien pourrait dépasser, au cours de l'année fiscale, les estimations avancées par Ottawa de 50 milliards $.

Malgré cela, le ministre de Finances du pays a affirmé qu'Ottawa n'avait pas l'intention d'augmenter les taxes ou de réduire les transferts aux provinces. «Nous n'avons pas l'intention de suivre le terrible exemple des gouvernements libéraux des années 1990», a-t-il précisé, avant d'ajouter que le gouvernement étudiait d'autres solutions.

Parmi celles-ci, il a notamment mentionné la réduction des dépenses dans certains secteurs, «qui n'incluent pas les transferts aux personnes...ou aux provinces».