C'est une bonne nouvelle pour le Canada, et pour tous les pays qui font leur beurre avec les exportations. Après avoir été gelé depuis la fin de 2008, le commerce international a redémarré en juin, et à la vitesse grand V.

Le volume de marchandises échangées a augmenté de 2,5% en juin, selon les données du Netherland Bureau for Economic Policy, mieux connu sous son petit nom de CPB. Il s'agit de la plus importante augmentation du commerce mondial depuis juillet 2008.

L'organisme, qui mesure les échanges commerciaux à partir des données de 23 pays industrialisés et de 60 pays en développement, est toujours un des premiers à faire état de l'évolution du commerce mondial.

Et les dernières statistiques sont de très bon augure, explique Stéfane Marion, économiste en chef et stratège de la Financière Banque Nationale. «Il faut savoir que la crise financière a eu pour effet de complètement geler les flux commerciaux», rappelle-t-il.

Le dégel constaté en juin par CPB survient après plusieurs mois consécutifs de baisses. En mai, les échanges commerciaux baissaient encore, au rythme de 1,4%. Pour le premier trimestre de l'année, le déclin avait été de 11,2%.

Les pays exportateurs comme le Canada devraient profiter du regain dans les échanges internationaux. L'augmentation de juin a surtout été constatée en Amérique Latine, en Europe de l'Est et en Asie, précise Stéfane Marion. «Le Canada va en bénéficier durant la deuxième moitié de l'année», prévoit-il.

L'économie canadienne, actuellement dans une phase de stabilisation, devrait se remettre à tourner d'ici la fin de l'année. «Ce qui se passe au sud de la frontière aura évidemment un impact important, comme d'ailleurs ce qui va se passer avec l'industrie de l'automobile».

À ce sujet, l'économiste souligne que le programme américain de rabais sur les vieilles voitures (Cash for clunkers), fait déjà tourner les usines.

La production industrielle a repris solidement depuis déjà trois mois et les spécialistes craignaient que ces biens s'empilent dans les entrepôts si le commerce international ne redémarrait pas. «»Heureusement, ce n'est pas ce scénario qui se réalise, les biens produits recommencent à voyager», explique l'économiste.

Ensemble, la hausse de la production industrielle et le dégel du commerce international rendent la reprise économique qui s'amorce beaucoup plus solide, selon lui.

Stéfane Marion souligne un autre signe encourageant qui découle de la reprise des échanges internationaux. Les pays touchés par la récession ne se sont pas repliés sur eux-mêmes, ce qui aurait pu retarder considérablement la reprise économique.

«C'est ce qui s'était produit dans les années 30, le protectionnisme s'était mis de la partie, ce qui avait retardé la reprise.»

La menace du protectionnisme ne peut pas être écartée pour l'instant, mais on peut être moins inquiet, résume-t-il.