Il faut s'attendre à d'autres mois difficiles sur le front de l'emploi au Canada, a averti vendredi le ministre des Finances, Jim Flaherty, minimisant le maintien du taux de chômage à 8,6% en juillet, alors que les analystes s'attendaient à l'annonce d'une nouvelle détérioration.

Le taux de chômage est demeuré pour le deuxième mois consécutif à 8,6% contre 8,8% attendu, a annoncé vendredi l'institut canadien de la Statistique, rappelant qu'il s'agit du taux le plus élevé en 11 ans.

Malgré cette apparente accalmie, l'économie canadienne a perdu quelque 45.000 emplois en juillet contre 7.400 en juin. Les analystes s'attendaient à des pertes de 20.000 emplois.

Ce maintien à 8,6% s'explique «peut-être parce que des gens ont cessé leur recherche d'emploi» ou «l'ont reportée à plus tard» ou encore car, ayant récemment été licenciés avec de fortes indemnités, «ils sont en train d'utiliser ces bénéfices», a déclaré à l'AFP Yves Decady, analyste à Statistique Canada.

Interrogé par la télévision privée CTV, M. Flaherty a déclaré s'attendre à ce que les pertes d'emplois «se poursuivent pendant quelques mois».

«Nous sommes toujours en récession et nous devons encore travailler pour en sortir», a-t-il souligné, ajoutant espérer une reprise en 2010.

Les étudiants ont été particulièrement affectés par ces nouvelles pertes d'emploi: par rapport à juillet 2008, le chômage a augmenté de 10,9% chez les étudiants de 15 à 24 ans, «soit une baisse d'emploi d'une année à l'autre la plus rapide pour un mois de juillet depuis 1982».

Au total, le taux de chômage a atteint en juillet 20,9% dans cette catégorie, en hausse de 7,1 points depuis un an. Il s'agit du plus fort taux de chômage depuis que de tels chiffres ont commencé à être compilés, en 1977, souligne Statistique Canada.

Géographiquement, la province du Québec (est), jusque là relativement épargnée, est la plus touchée: quelque 37.000 emplois y ont été perdus, portant à 9% le taux de chômage en juillet, soit le plus fort taux depuis janvier 2004.

En Ontario, province la plus riche et la plus peuplée du Canada, l'emploi a «légèrement» augmenté et le taux de chômage y est désormais de 9,3% (-0,3 points par rapport à juin).