Après plusieurs mois de glissade, la situation de l'emploi est demeurée relativement stable au pays en juin, ce qui incite les économistes des grandes banques à prédire une reprise économique d'ici la fin de 2009.

D'après Statistique Canada, le taux de chômage national a atteint 8,6 pour cent le mois dernier, en hausse de 0,2 points. par rapport à mai. L'agence fédérale précise toutefois que cette augmentation découle principalement d'un accroissement du nombre de personnes cherchant du travail, plutôt que de la suppression de postes.

On n'a en effet recensé que 7400 pertes d'emplois nettes en juin, comparativement à 42 000 le mois précédent. Au total, quelque 290 000 postes se sont volatilisés depuis le début de l'année, dont 95 pour cent au cours du premier trimestre.

À l'échelle canadienne, 47 500 emplois à temps plein ont été supprimés le mois dernier mais leur disparition a été en grande partie éclipsée par la multiplication des postes à temps partiel et du travail autonome.

Ce phénomène dénoncé par les syndicats et les partis d'opposition inquiète un peu les économistes des grandes institutions financières, mais pas au point de les faire changer d'idée: ils sont désormais quasi-unanimes à prédire une éclaircie pour les derniers mois de l'année.

Pour la Banque Nationale, «les signaux sont positifs», «le pire est derrière nous» en ce qui concerne l'emploi et le scénario d'une reprise prochaine demeure plausible.

C'est aussi l'avis de Desjardins qui souligne, dans sa plus récente étude sur la population active que «le paysage économique éclaircit : moins de nuages noirs à l'horizon, mais encore des zones grises avant d'annoncer le dégagement».

Cela vaut pour le Québec, qui a pourtant connu un mois de juin difficile, ainsi que pour l'Ontario dont le secteur automobile n'est pas encore sorti de la crise.

Le taux de chômage dans la Belle Province s'est établi à 8,8 pour cent pour juin, en légère hausse par rapport au taux de 8,7 pour cent enregistré en mai. Ces chiffres camouflent cependant le fait que le Québec a perdu 16 200 emplois dans le secteur manufacturier et 14 000 dans celui de la santé pendant la période de référence.

Il importe cependant de noter que depuis octobre, l'emploi au Québec a seulement diminué de 0,8 pour cent, soit un taux de décroissance nettement inférieur à la moyenne nationale.

En Ontario, le taux de chômage est passé de 9,4 pour cent en mai à 9,6 pour cent en juin, en dépit d'un regain d'activité dans le secteur de la construction. Au Nouveau-Brunswick, les demandeurs d'emplois forment désormais 9,2 pour cent de la population active.

D'un océan à l'autre, les jeunes de 15 à 24 ans ont été les premières victimes de l'économie le mois dernier. L'emploi pour cette catégorie d'âge s'est en effet replié de 33 000 et le taux de chômage a augmenté d'un point pour atteindre 15,9 pour cent, son niveau le plus élevé en plus d'une décennie.

L'emploi étudiant s'est aussi détérioré de manière significative par rapport à l'an dernier.

En Italie, où il participe au Sommet du G8, le premier ministre Stephen Harper a souligné que la situation du Canada demeurait enviable par rapport à celle de son voisin américain, où 500 000 emplois ont été perdus en juin.

«Nous ne pouvons pas promettre aux Canadiens que nous ne subirons pas les effets de la récesssion. Clairement, nous les sentons. Mais nous leur avons promis que nous continuerions à travailler pour que notre performance, comme économie développée, soit meilleure que celle des autres», a-t-il déclaré.

Les efforts consentis jusqu'à maintenant ne satisfont malheureusement pas le Congrès du Travail du Canada qui a une nouvelle fois exhorté Ottawa a améliorer le plus rapidement possible le régime d'assurance-emploi, pour qu'un plus grand nombre de travailleurs puissent en profiter, pendant une plus longue période.

Selon le président de l'organisation, Ken Georgetti, cela serait plus efficace pour stimuler l'économie que tous les projets d'infrastructures actuellement à l'étude.