Le directeur parlementaire du budget estime que la récession plongera le gouvernement fédéral dans un déficit de 155,9 milliards $ d'ici à cinq ans et que des centaines de milliers d'emplois seront perdus au pays, a appris La Presse Canadienne.

Dans un rapport qui doit être dévoilé mercredi, le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, estime qu'en 2013-2014, Ottawa affichera un déficit de 16,7 milliards $. Le ministre des Finances, Jim Flaherty, avait auparavant prédit qu'à cette période, le Canada afficherait de nouveau un surplus budgétaire.

Ces nouvelles prévisions représentent le double du montant estimé dans le budget du mois de janvier déposé à Ottawa. Le gouvernement fédéral avait alors prédit que le déficit accumulé au cours des cinq prochaines années serait de 84,9 milliards $.

Toutefois, ce sont les estimations sur le nombre d'emplois qui seront perdus au pays qui surprennent le plus. Selon certaines sources, le rapport révèle qu'il y aura entre 190 000 et 270 000 emplois qui seront perdus cette année au Canada.

On prédit également qu'il y aura entre 200 000 et 500 000 emplois en moins l'an prochain. Et pour la période allant de 2011 à 2014, où la récession ne devait être qu'un mauvais souvenir, il y aurait entre 100 000 et 380 000 emplois en moins, toujours par rapport à ce qu'Ottawa avait d'abord prévu.

Même si ce rapport ne devait pas être déposé avant mercredi, il a déjà été dévoilé aux partis politiques et certains détails sur son contenu avaient commencé à circuler la semaine dernière.

Lundi après-midi, le porte-parole libéral en matière de finances, John McCallum, a transmis un communiqué dans lequel il publie certains détails du rapport. Il y affirme que les chiffres démontrent que le gouvernement fédéral affiche un déficit structurel d'environ 17 milliards $. Cela veut dire, selon lui, qu'Ottawa sera toujours dans le rouge même lorsque l'économie aura repris du mieux.

Même si ces chiffres sont supérieurs à ceux prévus au budget de janvier du gouvernement, ils ne causeront pas de surprise chez les économistes du secteur privé. Ils affirmaient depuis longtemps que les montants inscrits dans le budget n'étaient plus valides.

Par exemple, la Banque Toronto-Dominion avait prédit au début du mois de mai que le déficit accumulé atteindrait 172 milliards $ d'ici à cinq ans. Et en juin, le ministre des Finances avait lui-même revu le taux de chômage pour l'année, qu'il estimait désormais à 8,6 pour cent. Il avait également affirmé que le déficit budgétaire de 2009 serait de 50,2 milliards $, alors qu'il l'avait auparavant estimé à 33,7 milliards $.

Dans cette mise à jour du mois de mai, le ministre n'avait cependant pas fait de prédiction au-delà de l'année fiscale de 2009-2010 et il ne parlait plus d'un retour à l'équilibre budgétaire d'ici à quatre ans.