Le dollar canadien a cédé mercredi plus de deux cents US, la devise américaine ayant aussi repris du poil de la bête face à la livre Sterling, l'euro et l'or.

Le huard a plongé de 2,29 cents US pour clôturer à 90,22 cents US, après avoir reculé jusqu'à 89,94 cents US en cours de séance.

Même avec le déclin de mercredi, le dollar canadien affiche une hausse substantielle depuis le début mai, alors qu'il ne valait que 84 cents US.

Selon David Watt, analyste principal en devises chez RBC Marchés des capitaux, rien de particulier n'a déclenché la reprise du billet vert américain, si ce n'est le fait que son long déclin qui se poursuivait depuis un mois avait assez duré.

«Ce n'est pas vraiment une surprise, en fait. Je m'attendais à quelque chose du genre. Mais pour ce qui est d'identifier l'élément déclencheur pour cela, alors ça c'est différent», a observé M. Watt.

De récentes déclarations en provenance d'Europe, notamment de la part du gouverneur de la banque centrale de la Pologne, au sujet des inquiétudes quant à une chute trop prononcée du dollar américain, pourraient avoir joué un rôle, a poursuivi M. Watt.

«Puisque ce marché était essentiellement stimulé par la psychologie et les sentiments, plutôt que par les faits, cela pourrait avoir été suffisant pour renverser les sentiments des investisseurs qui faisaient de la vente à découvert avec le dollar américain.»

L'envol rapide du huard inquiète les entreprises canadiennes actives sur le marché américain, puisque leurs exportations deviennent plus dispendieuses et moins concurrentielles.

Le prix du pétrole, de l'essence et d'autres matières premières a aussi grimpé en partie à cause de la faiblesse du dollar américain - une bénédiction pour les producteurs de matières premières, au détriment des automobilistes.

Après avoir grimpé pendant sept séances consécutives et menacé de franchir le cap des 70 $ US, le baril de pétrole brut a cédé mercredi 3,5 pour cent, soit 2,43 $ US, pour clôturer à 66,12 $ US à la Bourse des matières premières de New York.