Il y a des jours où Marc Leroux se sent comme un directeur d'orphelinat à la recherche de familles pour placer ses enfants. Et il aimerait bien voir plus de parents intéressés par l'aventure.

M. Leroux est président-directeur général d'Univalor, la société de valorisation qui tente de faire fructifier la recherche générée par les chercheurs de l'Université de Montréal et de ses établissements affiliés (du CHUM à l'École polytechnique en passant par HEC Montréal).

Son rôle: prendre des inventions du milieu universitaire et les faire passer dans le monde commercial.

«Notre rôle est de trouver des récepteurs pour les inventions, explique-t-il. Ça peut être un récepteur existant - une entreprise avec qui on va signer un accord de licence, par exemple. Ou un nouveau véhicule - le démarrage d'une nouvelle entreprise.»

Univalor - comme les sociétés MSBI à McGill, Gestion Valeo pour le réseau de l'Université du Québec ou Sovar à l'Université Laval - fait le pont entre le monde universitaire et le monde commercial. Ceux qui y travaillent sont donc bien placés pour prendre le pouls du milieu de l'innovation.

Disons-le tout de suite: Marc Leroux, contrairement à d'autres, ne voit pas les choses tout en noir.

«De notre côté, le nombre d'inventions qu'on reçoit est en croissance. Le nombre de transactions réalisées est en croissance, et le nombre d'entreprises dérivées est en croissance», dit celui qui signait une douzaine d'ententes concernant des inventions universitaires en 2004, contre environ 25 aujourd'hui.

Mais M. Leroux ne peut s'empêcher de déplorer le manque d'audace des entrepreneurs québécois, qui délaissent de plus en plus les sociétés en démarrage pour financer celles qui ont déjà fait leurs preuves.

«Depuis quelques années, il n'y a à peu près plus personne qui veut assumer le risque technologique. Le capital-risque s'est retiré et assume maintenant les risques d'affaires. Il y a un trou entre les deux», dit-il.

La conséquence? «Je pense qu'on laisse passer de belles occasions parce qu'on n'a pas le niveau d'agressivité nécessaire», dit M. Leroux.

À la fin avril, le gouvernement du Québec, la Caisse de dépôt et le Fonds de solidarité de la FTQ ont réagi en lançant un nouveau fonds technologique de 700 millions de dollars.

M. Leroux n'a maintenant qu'un souhait: que l'audace suive l'augmentation des fonds.

«Je dirais qu'entre le capital et les entrepreneurs, la denrée la plus difficile à trouver, ce sont les individus qui vont prendre en charge les projets», dit-il.

Avis aux entrepreneurs qui n'ont pas peur du risque: Univalor a des projets pour vous.