Le dollar canadien prenait plus d'un cent mercredi avant l'heure du midi, en même temps que le baril de pétrole gagnait du terrain.

Ainsi, le huard gagnait 1,33 cent pour valoir 83,26 cents US sur les marchés.Des cambistes ont suggéré à l'agence Bloomberg que les devises dont l'évolution est partiellement liée aux matières premières sont en train de gagner du terrain contre le dollar américain.

D'ailleurs, le baril de pétrole repassait au-dessus de la barre des 50 $ US au New York Mercantile Exchange. Il prenait 12 cents à 51,09 $ US.

Toutefois, Yannick Desnoyers, économiste en chef adjoint à la Financière Banque Nationale, estime que c'est la faiblesse du dollar américain contre la plupart des devises qui explique les gains du huard.

À son avis, le statut de refuge du billet vert américain est fragilisé à l'heure actuelle et l'assouplissement quantatif qui se déroule du seul côté américain aide le huard à très court terme.

«Ça fait plusieurs semaines que le prix du baril est d'environ 50 $. On voit davantage l'effet de la dépréciation du dollar américain, qui a faibli contre l'euro et le yen», dit M. Desnoyers.

«Le dollar US a servi de valeur refuge depuis quelques mois étant donné l'implosion de la Bourse et la multiplication des mauvaises, ajoute-t-il. Avec les marchés financiers qui repartent vers la hausse, il a perdu du terrain. Ces corrélations-là entre les marchés boursiers et le dollar ne peuvent pas tenir la route à moyen terme.»

L'économiste croit que le billet vert recommencera à monter plus tôt que tard.

«Le déficit commercial américain fond excessivement vite, souligne M. Desnoyers. On est rendu à seulement 25 milliards par mois de déficit avec la consommation et les importations qui reculent. Le déséquilibre extérieur se corrige à vitesse grand V. L'histoire démontre qu'une monnaie cesse de se déprécier dans de telles circonstances.»

Les mesures de la Réserve fédérale américaine devraient aussi servir d'appui à la monnaie de nos voisins du Sud si l'économie reprend le chemin de la croissance, poursuit l'économiste en chef adjoint de la Financière Banque Nationale. «Il ne faudra pas exclure que la Réserve fédérale fasse remonter ses taux d'intérêt avant les autres banques centrales. Cela devrait favoriser le dollar américain.»

Yannick Desnoyers martèle que les prix pétroliers ne devraient pas grimper prochainement, les monnaies des pays producteurs de pétrole ne devant pas profiter d'une hausse de demande. «Présentement, nous sommes dans une phase de contraction de l'économie mondiale. Ça commence à se contracter moins rapidement, mais ce n'est pas encore un facteur pour stimuler la demande pétrolière.»

Avec Bloomberg