Les entreprises canadiennes demeurent moroses quant à ce qui les attend au cours des 12 prochains mois en raison de la récession mondiale, bien qu'elles ne soient pas aussi pessimistes qu'il y a trois mois, a indiqué lundi la Banque du Canada.

L'enquête trimestrielle sur les perspectives des entreprises menée par la banque centrale auprès d'une centaine de sociétés a permis de constater que la confiance des entreprises restait déprimée en ce qui a trait à un grand nombre de questions, telles que le rythme de croissance des ventes et des prix des produits, les investissements en machines et matériel, de même que les conditions de crédit. Une enquête distincte auprès de responsables du crédit permet d'ailleurs à la Banque du Canada de conclure que le coût et les conditions d'obtention du crédit demeurent problématiques.

La seule bonne nouvelle rapportée lundi par la banque centrale est que l'humeur des entreprises n'est pas aussi sombre qu'il y a trois mois. L'enquête alors menée avait révélé des opinions à leurs niveaux les plus bas depuis le premier tour d'horizon du genre, en 1997.

«Les soldes des opinions concernant la croissance passée et la croissance future des ventes sont encore nettement négatifs, mais ils ne s'établissent plus à leurs plus bas niveaux», écrit la Banque du Canada dans son rapport.

«Comme c'était le cas dans l'enquête de l'hiver, bien des firmes prévoient une diminution du volume de leurs ventes au cours des 12 prochains mois. Ces perspectives défavorables sont généralisées, les firmes étant d'avis que la récession mondiale va continuer d'affecter la demande extérieure ainsi que la demande intérieure partout au pays», ajoute-t-elle.

Au terme de son enquête auprès de responsables du crédit, la Banque du Canada constate que le resserrement des conditions du crédit se poursuit pour les entreprises du pays, les modalités tarifaires du crédit constituant un élément clé.

Bien que le resserrement des conditions non tarifaires du crédit soit un peu moins généralisé qu'au trimestre précédent, 82 pour cent des responsables du crédit - un record - ont fait état d'une hausse des frais ou des écarts par rapport aux taux de base des prêts bancaires, ou les deux à la fois.

«Le solde des opinions indiquant un durcissement des modalités tarifaires atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré depuis 1999», affirme la banque.

L'économiste Douglas Porter, de BMO Marché des capitaux, a indiqué lundi que ces résultats ne constituaient pas une surprise, compte tenu du fait que le monde est en récession et que le Canada a vraisemblablement connu, au cours du premier trimestre de 2009, son plus important ralentissement économique en plus de 50 ans.