Quel est le portrait type du fraudeur au Canada? Dans les trois quarts des cas, le fraudeur est un homme. Un homme qui, le plus souvent, travaille pour son employeur depuis trois à cinq ans. Son âge? Entre 30 et 49 ans en moyenne.

C'est ce que révèle le Portrait du fraudeur canadien, la plus récente étude du groupe Juricomptabilité KPMG.

Attention avant de sauter aux conclusions hâtives, prévient la firme. Le fait que les hommes représentent les trois quarts des fraudeurs «ne signifie pas que les hommes sont trois fois plus malhonnêtes que les femmes, peut-on lire. Les hommes détiennent encore majoritairement les postes de direction et, de ce fait, ils ont plus d'occasions de passer à l'acte.»

 

Le rapport révèle par ailleurs que 69% des fraudes ont été commises à l'interne; 20% impliquaient des fraudeurs externes, tandis que 11% étaient le fruit d'une collaboration entre des complices à l'interne et à l'externe.

Fraude-t-on davantage quand on est au sommet de la pyramide? En fait, «62% des fraudes ont été commises par des employés non cadres, tandis que 22% impliquaient des membres de la haute direction», apprend-on.

Même si elle ne représente que 4% des cas de fraude, «la publication d'information financière mensongère est particulièrement préoccupante. (...) Lorsqu'elle est démasquée, elle peut générer un fort climat de stress dans l'entreprise. Il faut souvent retraiter les états financiers déjà publiés, ce qui déclenche généralement une enquête interne (...).»

Le niveau de scolarité des fraudeurs est par ailleurs très variable. Selon l'étude de KPMG, 40% n'avaient pas fait d'études postsecondaires, 30% en avaient fait, et 26% détenaient un diplôme universitaire ou un titre professionnel.

On fraude «par besoin personnel» (28%), parce que l'occasion s'est présentée (19%) ou par appât du gain (14%).

Les troubles de dépendance (alcool, drogues, jeu) n'ont été cités que dans 11% des cas.

Le fraudeur agit seul dans 73% des cas et la plupart des fraudes individuelles au Canada sont peu importantes: 71% des répondants ont déclaré que les pertes étaient inférieures à 100 000$.

L'enquête pancanadienne a été réalisée auprès de 72 hauts dirigeants, généralement des chefs des finances ou des vice-présidents. Les entreprises sondées appartiennent à divers secteurs d'activité: énergie et ressources naturelles, services financiers, marchés de consommation et marchés industriels. Le quart de celles-ci déclarent des revenus de plus de 1 milliard de dollars canadiens, et 25% ont des revenus inférieurs à 100 millions de dollars canadiens.

Pour éviter de se retrouver avec des fraudeurs dans leurs rangs, KPMG suggère aux entreprises d'avoir un code d'éthique formel et un système rigoureux de présélection des nouveaux employés.