Les intentions d'embauche des employeurs canadiens pour le deuxième trimestre ont connu leur pire baisse depuis 1983 en raison notamment des hésitations des usines, des détaillants et des constructeurs, selon un sondage mené par Manpower.

Les perspectives nettes d'embauche, que l'on obtient en soustrayant le pourcentage des entreprises qui projettent de réduire leur effectif du pourcentage de celles disposées à embaucher, ont chuté de 17 points de pourcentage à 1% pour la période d'avril à juin prochains, soit le niveau le plus bas depuis 1994. Ces données sont ajustées pour tenir compte des fluctuations saisonnières.

 

Les projets d'embauche dans les secteurs du détail et du gros ont baissé de 31 points à 3%, alors que la baisse a été de 21 points, à 10%, dans le secteur de la construction, selon Manpower, une entreprise de Milwaukee. Les manufacturiers de biens durables présentent des perspectives d'embauche de -9% alors qu'elles sont de -5% chez les fabricants de biens durables. Ces deux groupes ont vu leurs perspectives d'embauche chuter de 18% par rapport au premier trimestre.

Ces résultats sont tout de même moins graves que lors de la dernière récession au début des années 90, soulignait hier au cours d'une entrevue Lori Rogers, vice-présidente de la division canadienne de Manpower. Il existe à l'heure actuelle de meilleures occasions d'emploi dans les services et au sein des gouvernements, dit-elle.

«Il y a encore des emplois disponibles, mais les gens doivent faire preuve de souplesse, a ajouté madame Rogers. Ça ne semble pas aussi grave qu'en 1991 et 1992.»

En 1992, l'indice total a chuté à un niveau négatif et il ne s'est pas relevé au-dessus de zéro avant 1994. Le sondage mené auprès de 1900 employeurs présente une marge d'erreur de 2,2 points de pourcentage et il a été effectué entre le 15 et le 28 janvier derniers.

Les données publiées hier concernant la baisse observée dans le secteur manufacturier ne tiennent pas compte des récentes mises à pied dans l'industrie automobile, ce qui est susceptible de faire baisser encore plus l'indice relatif aux usines dans l'avenir, a dit Mme Rogers.

Ottawa fera probablement savoir vendredi que les employeurs ont diminué leurs effectifs de 55 000 en février, ce qui aurait pour effet de faire passer le taux de chômage de 7,2% à 7,4%, selon des économistes sondés par Bloomberg News.