Environ le tiers des Canadiens apportent des changements significatifs à leur mode de vie en raison du ralentissement de l'économie, laisse entendre un sondage dont les résultats ont été rendus publics mercredi.

L'enquête d'opinion menée par La Presse Canadienne et Harris/Décima permet de constater que 35 pour cent des Canadiens ont procédé à des changements «significatifs» ou «très significatifs» lors des six derniers mois, tandis que 18 pour cent ont modifié la planification de leur retraite.

Cela laisse quand même 65 pour cent des Canadiens ayant affirmé la semaine dernière, au moment du sondage, ne pas avoir modifié leur mode de vie de façon importante.

Néanmoins, l'économie canadienne n'a officiellement commencé à ralentir qu'en octobre, et les licenciements à grande échelle débutent à peine, a observé le sondeur Jeff Walker.

«À mesure qu'augmentera le chômage, je crois que davantage de gens vont nous dire avoir apporté des changements significatifs», a affirmé M. Walker, vice-président principal chez Harris/Décima.

Le Canada a perdu plus de 210 000 emplois, ces trois derniers mois, bien que le taux de chômage, de 7,2 pour cent, demeure relativement peu élevé d'un point de vue historique.

Le sondage a été mené auprès de 1000 personnes entre le 26 février et le 1er mars, avant que Statistique Canada ait rapporté une contraction de l'économie canadienne au taux annualisé de 3,4 pour cent au quatrième trimestre de 2008.

Selon M. Walker, les résultats du sondage n'indiquent pas de quelle façon les Canadiens ont modifié leur façon de vivre, mais «nous avons le sentiment que les gens font attention à leur budget mensuel et reportent à plus tard les grosses dépenses (comme) l'achat d'une voiture ou des rénovations à leur maison».

Les préoccupations paraissent plus élevées en Ontario, qui semble avoir commencé à souffrir du ralentissement économique avant les autres régions du pays en raison de sa dépendance face au secteur automobile, sérieusement touché.

En Ontario, la province la plus populeuse, 40 pour cent des personnes interrogées ont dit avoir effectué des changements «significatifs» ou «très significatifs» au cours des six derniers mois.

Le sondage laisse aussi croire que les Canadiens comptant sur un revenu plus faible sont davantage susceptibles d'être affectés par la crise.

En effet, 38 pour cent des Canadiens gagnant moins de 60 000 $ par année ont dit avoir apporté des changements à leur mode de vie, contre seulement 26 pour cent de ceux dont le salaire est supérieur à 100 000 $.

Le sondage téléphonique présente une marge d'erreur de 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.