L'économie canadienne se trouve dans une situation désespérée telle que le gouvernement doit y injecter au plus vite des milliards de dollars dans le but de la relancer, même si cela augmente les risques d'erreurs, a affirmé le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, mercredi.

Il est essentiel qu'une partie de l'argent du plan de relance de 40 milliards $ prévu dans le dernier budget fédéral soit dépensée peu après le 1er avril, début de l'année financière du gouvernement, a indiqué le ministre, qui n'a pas donné de précision quant à la nature des erreurs qui pourraient survenir.

«Certaines erreurs seront commises, mais c'est le risque à courir pour aider la majorité des Canadiens durant ce qui est une grave récession», a-t-il déclaré à l'issue de la réunion hebdomadaire du caucus conservateur, à Ottawa.

Les leaders de l'opposition ont lancé un appel au gouvernement pour qu'il s'engage à rendre des comptes publiquement - ce à quoi s'est engagé mardi soir le président américain Barack Obama durant son discours sur l'état de l'Union - au sujet des programmes de dépenses à venir.

«L'administration Obama a adopté une meilleure approche en disant: «Nous allons avoir le meilleur système de reddition de comptes n'ayant jamais été mis en place, et nous invitons tous les Américains à en faire partie'«, a affirmé le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jack Layton.

Le gouvernement fédéral devrait aller plus loin en établissant un site Internet qui permettrait aux Canadiens de suivre la trace des sommes dépensées, a ajouté M. Layton.

Plus tôt, le ministre Flaherty avait affirmé à des journalistes que son gouvernement prenait des raccourcis afin d'injecter plus rapidement dans l'économie les sommes prévues dans son plan de relance. Un calendrier de mise en oeuvre du plan de relance sera d'ailleurs présenté aux Communes le 11 mars.

M. Flaherty a assuré que les 6 milliards $ destinés à des projets d'infrastructures prévus dans le budget de janvier suivaient leur cours rapidement dans la bureaucratie.

«Nous ne voulons pas d'un plan de relance pour l'an prochain. Nous en avons besoin dès maintenant», a déclaré le ministre, qui a parlé d'une «situation d'urgence».