Parfois jalouses des finances publiques de l'Alberta, les autres provinces canadiennes pourraient être tentées de se réjouir de son ralentissement économique. Ce serait une grave erreur, soutiennent plusieurs leaders albertains.

Tout d'abord, les contribuables albertains contribuent davantage qu'ils ne reçoivent au régime fédéral de péréquation. En 2008-2009, leur contribution a été estimée à 2 milliards, soit 14,9% de la cagnotte de 13,5 milliards (l'Alberta ne compte que 11% de la population canadienne). La riche Alberta n'a rien reçu en paiements de péréquation, tandis que le Québec a obtenu 8 milliards. «Nous payons une bonne partie de la facture au Canada. Je pense que nous en payons trop, mais c'est la démocratie», dit Patrick LaForge, président sortant de la Chambre de commerce d'Edmonton.

 

Mais il y a bien plus que la péréquation. Les représentants de l'industrie pétrolière font valoir qu'ils font des affaires partout au Canada. «Avant, les pétrolières faisaient construire tout leur matériel en Alberta, dit Greg Stringham, vice-président du marché pétrolier à l'Association canadienne des producteurs de pétrole. Maintenant, elles font construire une partie de leurs projets dans les autres provinces. Le convoyeur du projet Horizon (l'un des plus importants projets pétroliers en Alberta) a été construit entièrement au Nouveau-Brunswick et envoyé par train.»