En planifiant sa retraite en ces temps de déprime boursière, la tentation est forte de faire migrer massivement son portefeuille vers les placements garantis. Mais le piège de l'inflation risque alors de se refermer sur ses revenus de retraite.

Denis L'Hostie, directeur principal à la planification financière à la Banque Laurentienne, a remarqué que plusieurs clients ne tiennent pas compte de l'inflation au moment de prévoir leurs revenus de retraite. Et ils en paient le prix en perdant rapidement leur pouvoir d'achat.

 

«Les gens calculent leur coût de vie, leurs revenus et leur caisse de retraite. C'est là qu'ils se font avoir, car ils croient que leur caisse de retraite est pleinement indexé au coût de la vie. Or, la majorité des caisses ne le sont pas. En moyenne, on peut parler de 0,5 à 1% d'indexation seulement.»

Au bout de quelques années, les nouveaux retraités sont donc à court de revenus, et ils doivent piger davantage que prévu dans leur épargne personnelle.

Le risque est d'autant plus grand si les placements du client sont massivement investis dans les placements garantis, et que le rendement ne couvre pas l'inflation.

En décembre dernier, par exemple, l'indice canadien des prix à la consommation a progressé de 2,6% en rythme annuel, en excluant les prix du carburant. Or, fait remarquer Denis L'Hostie, les rendements des placements garantis sont en deçà de 2% pour un an.

«Il faut donc prévoir une bonne épargne pour contrer cela, même si on a une bonne caisse de retraite, dit M. L'Hostie. Mais il faut aussi conserver une bonne répartition de portefeuille dans ses investissements à long terme, même dans les périodes tumultueuses.»