Neuf organismes du secteur automobile du Canada, des États-Unis et du Mexique ont exhorté lundi les autorités des trois pays à reprendre les discussions afin de parvenir à un accord de libre-échange nord-américain (ALENA) modernisé.

«Alors qu'un nouveau gouvernement va être formé le 1er décembre 2018 au Mexique, nous pensons qu'il est temps à présent que toutes les parties retournent à la table des négociations avec un engagement plus grand pour moderniser un accord ALENA avec trois pays unis», écrivent ces organismes dans un communiqué.

Les tractations pour moderniser l'ALENA avaient été entamées il y a près d'un an, en août 2017, à la demande du président américain Donald Trump, qui juge cet accord responsable de la disparition de milliers d'emplois en particulier dans le secteur automobile.

Si les trois pays sont convenus que cet accord, entré en vigueur en 1994, avait besoin d'être modernisé, les tractations ont achoppé sur les exigences de l'administration Trump qui veut notamment imposer une «clause crépusculaire» («Sunset») qui, tous les cinq ans, permettrait aux parties de mettre fin à l'accord.

La Maison-Blanche entend aussi considérablement augmenter la part des composants américains dans le secteur automobile.

Après sept rondes de discussions, les tractations s'étaient arrêtées vers la mi-juin à l'approche des élections mexicaines du 1er juillet qui ont porté au pouvoir le candidat de la gauche, Andrés Manuel Lopez Obrador.

«Nous avons une grande opportunité de moderniser cet accord commercial et c'est dans le plus grand intérêt des trois pays de se concentrer pour établir un nouvel accord ALENA qui permettra à l'industrie automobile nord-américaine de rester mondialement compétitive», ajoutent les associations dont The Alliance of Automobile Manufacturers, Asociación Mexicana de la Industria Automotriz et Canadian Vehicle Manufacturers» Association.

L'ALENA est vital pour le Mexique qui exporte près de 80% de ses produits vers le marché américain.

Washington et Ottawa sont eux aussi intimement liés. Quelque 9 millions d'emplois américains dépendent ainsi du commerce et des investissements avec le Canada.

Le Canada achète, lui, plus de biens américains que la Chine, le Japon et le Royaume-Uni réunis.