Le constructeur automobile français Renault vient de faire un pas de plus à destination de l'Amérique du Nord en annonçant hier la commercialisation de son petit modèle Twizy, au Canada uniquement, dès cet été.

Comme La Presse l'avait révélé en juin dernier, Renault revient au Canada par l'entremise de sa filière électrique, plus de 30 ans après avoir quitté le marché nord-américain. Un retour modeste, mais progressif, qui se traduit par l'introduction partout au pays d'un petit véhicule électrique à deux places en tandem baptisé Twizy 40. Récemment homologué par Transports Canada et destiné uniquement à un usage en ville dans un premier temps, il sera limité à une vitesse de 40 km/h et aura une autonomie de 100 km.

Pour le moment, Renault ne peut pas commercialiser au Canada la version à 80 km/h et fait actuellement des démarches auprès du gouvernement fédéral pour en obtenir l'autorisation. Chez le constructeur, on s'est étonné de l'existence unique de la catégorie « quadricycle 40 km/h » au Canada. D'autant que les motos n'ont pas de telles restrictions sur nos routes.

Cette version initiale limitée à 40 km/h est destinée aux entreprises, aux aéroports, aux services de police et de pompiers et aux parcs nationaux. En Europe, des services d'autopartage l'auraient adoptée, alors que des particuliers en ont également fait l'acquisition.

La production de ce modèle, adapté au marché canadien et considéré comme un véhicule à basse vitesse, doit débuter le mois prochain. Le Twizy fera l'objet d'un lancement officiel à Montréal le 15 avril en ouverture du quatrième rassemblement annuel de véhicules électriques Branchez-vous.

Réseau Azra, une jeune entreprise de Terrebonne spécialisée dans la distribution de bornes de recharge « en milieu de travail », sera l'unique distributeur du Twizy au pays. Si le montant n'est pas encore officiellement déterminé, « on peut dire que c'est un véhicule qui va être offert à un prix en dessous de 20 000 $, moins l'incitatif aux véhicules à basse vitesse », indique le président de Réseau Azra, Jean-François Carrière.

Le kangoo en attente

Le Twizy 40 est le premier des deux véhicules que Renault veut vendre au Canada. C'est surtout par l'intermédiaire de son modèle Kangoo que la célèbre marque au losange veut amorcer son retour. Décliné principalement en deux versions, passagers et commerciale, ce véhicule familial de forme cubique et de taille moyenne a été lancé en 1997 en France. Renault espère pouvoir vendre au pays la version commerciale dotée de la motorisation 100 % électrique.

Depuis le départ des constructeurs français de l'Amérique à la fin des années 80, leurs véhicules ne sont pas assemblés selon les normes nord-américaines au chapitre de la sécurité et de l'environnement. Et ils n'y sont donc pas vendables. D'où la nécessité pour Renault et son Kangoo d'obtenir une « dispense » de conformité aux normes réglementaires, dans ce cas-ci canadiennes. Et ce, pour une quantité très limitée.

Ces démarches pour le Kangoo « sont plus longues qu'on pensait », confie une source très proche du dossier. Mais du côté de Renault, on espère « une bonne nouvelle » d'ici la fin du printemps.

Dans une entrevue accordée à La Presse en juin dernier, Vincent Carré, à l'époque directeur commercial pour les véhicules électriques du Groupe Renault, avait exprimé « une vraie envie de revenir » de la part du constructeur français.

« Il y a une volonté, bien sûr, avait-il dit. C'est pour ça qu'on amène d'abord le Twizy. C'est pour commencer à expérimenter ce marché, pour accélérer aussi le développement de l'électrique et contribuer à ce que l'électrique se développe au Canada. Effectivement, si le marché canadien de l'électrique se développe, nous avons une volonté forte d'y vendre des voitures. »