L'agence de notation Fitch a abaissé à son tour lundi la note de la dette du constructeur automobile Volkswagen, qui a avoué deux tricheries aux normes anti-pollution, emboîtant le pas aux deux autres agences, Moody's et Standard and Poor's.

Jusqu'à présent au niveau «A», la note de la dette à long terme de Volkswagen a été descendue de deux crans à «BBB+» et reste assortie d'une perspective négative, ce qui signifie qu'un nouvel abaissement pourrait être envisagé à court terme, selon un communiqué.

«Cette dégradation reflète les problèmes de gouvernance, de direction et de contrôle interne mis en lumière» par le scandale de l'installation sur le moteur de onze millions de véhicules d'un logiciel capable de truquer les contrôles anti-pollution, argumente Fitch.

«L'émergence d'une fraude d'une telle ampleur, n'étant pas repérée par la direction ou n'ayant pas été corrigée pendant aussi longtemps, ne correspond pas à une note de catégorie A», poursuit l'agence.

Les trois principales agences de notation avaient dans un premier temps chacune passé en septembre la note de Volkswagen sous surveillance négative, quand le constructeur allemand était passé aux aveux.

Standard and Poor's était ensuite passé à l'acte dès la mi-octobre en abaissant sa note, tandis que Moody's l'a fait mercredi dernier, au lendemain de l'aveu d'une nouvelle tricherie, cette fois sur le niveau réel des émissions de CO2 de 800 000 voitures.

Cette nouvelle affaire «ne fait que souligner encore davantage un manquement de contrôle interne au sein du groupe», estime également Fitch.

L'agence précise que sa décision d'abaisser la note de Volkswagen tient aussi compte «des effets financiers directs et indirects qui peuvent être attendus du fait de cette crise», comme le coût du rappel des véhicules posant problème, de potentiels amendes et procès partout dans le monde, ainsi que d'une éventuelle baisse de chiffre d'affaires. Volkswagen a annoncé lundi proposé un avoir de 1000 dollars aux États-Unis aux propriétaires de voitures truquées.

Fitch s'attend à ce que la facture finale soit «substantielle» pour Volkswagen, même s'il «est encore trop tôt pour quantifier avec précision l'amplitude et le calendrier des conséquences» financières pour le groupe.