Le Grand Prix du Canada n'a pas de commanditaire en titre depuis 2003, mais le promoteur François Dumontier a « bon espoir d'annoncer un commanditaire en titre pour 2016 ».

Et ne vous surprenez pas s'il s'agit d'une entreprise étrangère qui ne brasse pas d'affaires au Québec, puisque le promoteur négocie actuellement avec davantage d'entreprises étrangères que d'entreprises canadiennes.

« J'ai des discussions sérieuses avec plusieurs partenaires », dit François Dumontier, président du Groupe de course Octane, en entrevue à La Presse.

Le Grand Prix du Canada n'est pas la seule course de F1 sans commanditaire en titre, un statut qui inclut les droits sur le nom de l'événement. Selon M. Dumontier, environ la moitié des Grands Prix n'en ont pas. Parmi ceux qui ont un commanditaire en titre, environ la moitié le sont par une compagnie aérienne. Air Canada était d'ailleurs le dernier commanditaire en titre du Grand Prix du Canada, avant de se retirer en 2003.

À ce prix, peu d'entreprises canadiennes peuvent être intéressées, d'autant plus que le Grand Prix rejoint surtout une clientèle internationale à la télévision (84 millions de téléspectateurs dans le monde l'an dernier). Même dans les gradins du circuit Gilles-Villeneuve, 53 % des spectateurs ne viennent pas du Québec et 40 % ne viennent pas du Canada. « C'est pour cette raison que des discussions ont lieu avec certaines entreprises qui ne font pas des affaires au Québec », selon François Dumontier.

Promoteur du Grand Prix du Canada depuis 2010, François Dumontier estime ne jamais avoir eu le temps nécessaire pour trouver un commanditaire en titre. « Il faut entre 12 et 15 mois de discussions [avant de conclure une entente à long terme de cette ampleur], dit-il. Cette année, c'est la première fois où j'ai devant moi le temps suffisant [pour conclure une entente à long terme]. »

Ramener les familles

Nouveauté cette année, le Grand Prix a créé une zone familiale : 275 $ par adulte pour trois jours, gratuit pour les 15 ans et moins, 50 % de rabais pour les 65 ans et plus. « On veut ramener les familles, démocratiser le Grand Prix », explique François Dumontier.

Application mobile et écrans géants

L'organisation du Grand Prix a aussi amélioré l'expérience client. Parmi les nouveautés : une application mobile grâce à laquelle on pourra écouter la course à la radio et des nouveaux écrans géants. « C'est de la qualité du Centre Bell », assure François Dumontier.

Un pilote canadien en 2017?

Depuis la dernière saison de Jacques Villeneuve en F1 en 2006, aucune pilote canadien n'a pris part au Grand Prix de F1 du Canada. François Dumontier a toutefois espoir que la disette canadienne se termine en 2017, alors que le jeune pilote montréalais Lance Stroll aura 18 ans et sera admissible pour piloter en F1. « Ça fait une différence d'avoir un pilote de son pays. On le voit au tennis avec Eugenie Bouchard. À 16 ans, Lance Stroll pilote en Formule 3, il est dans l'académie de Ferrari depuis l'âge de 11 ans, il est très bien entouré », explique François Dumontier. Cette année, Max Verstappen (Pays-Bas, écurie Toro Rosso) sera le plus jeune pilote de F1 à participer au Grand Prix du Canada.

Hausse «appréciable» des billets vendus

Le Grand Prix ne dévoile pas son assistance totale, mais François Dumontier remarque cette année une hausse « appréciable » du nombre de billets vendus. Le promoteur attribue notamment cette hausse à « l'enthousiasme soulevé par l'annonce de l'entente de 10 ans » et à la baisse du dollar canadien par rapport au dollar américain. « Les Américains traversent davantage la frontière », dit-il.

Combien en retombées économiques?

Groupe de course Octane participera avec les différents ordres de gouvernement à une nouvelle étude de retombées économiques basée sur un sondage auprès des spectateurs. En 2009, le gouvernement du Québec avait calculé des retombées économiques de 89 millions en se basant sur des données dont aucun organisme n'assumait la responsabilité. Ottawa avait calculé les retombées à 71 millions l'an dernier. « Depuis des années, il y a des chiffres qui sortent, même moi je les ai déjà utilisés. [...] J'ai décidé d'y participer [à l'étude] pour avoir la réalité, dire que c'est un dossier classé. Je suis confiant de notre impact touristique », dit François Dumontier, qui prévoit que les conclusions de cette nouvelle étude seront « dans les eaux de 75 à 90 millions ».