L'action de Takata plongeait de 12% mercredi matin à la Bourse de Tokyo, au lendemain de l'annonce d'un doublement du nombre de véhicules rappelés aux États-Unis pour cause d'airbags défectueux, à environ 34 millions.

Peu après l'ouverture du marché, le titre tombait à 1325 yens, contre 1507 yens la veille à la clôture.

Le secrétaire américain aux Transports Anthony Foxx a annoncé mardi que quelque 34 millions de véhicules au total allaient être rappelés aux États-Unis en raison d'airbags défectueux de Takata.

C'est le plus gros rappel de produits aux États-Unis depuis que Johnson & Johnson avait rappelé en 1982 31 millions de boîtes de comprimés Tylenol empoisonnés au cyanure.

Dans l'affaire Takata, les coussins de sécurité mis en cause sont associés à «au moins cinq décès» sur le sol américain et à de nombreux blessés, a précisé le ministre lors d'une conférence de presse à Washington.

Le bilan total dans le monde, y compris les États-Unis, s'établit à six morts et 105 blessés.

Pour la première fois, le groupe japonais a «reconnu» que ses équipements étaient défectueux, a noté Anthony Foxx.

Cette décision va entraîner, a-t-il souligné, le rappel de quelque 17 millions de voitures supplémentaires à l'échelle du pays, qui viennent s'ajouter à une première vague de 17 millions déjà concernés.

Produits dans les années 2000, les airbags défectueux peuvent exploser, même en cas de collision mineure, et projeter des fragments de métal et de plastique sur les passagers, selon les autorités américaines. L'agent gonfleur utilisé --du nitrate d'ammonium-- est notamment susceptible de se détériorer en cas d'exposition à une humidité excessive.

Une dizaine de constructeurs automobiles sont concernés: BMW, Fiat, Chrysler, General Motors, Ford, Mazda, Mitsubishi, Nissan, Subaru, Toyota et surtout Honda, qui a déjà fait revenir à lui seul 19,6 millions de véhicules à travers le monde chez ses concessionnaires, dont 5 millions jeudi dernier.

Le premier groupe automobile mondial Toyota en est lui à 8 millions de véhicules rappelés tandis que Nissan en a fait revenir 4 millions au total.

Outre la pression des régulateurs, Takata est visé par une enquête pénale du département américain de la Justice.