L'agence de notation financière Fitch a confirmé vendredi à «BBB» la note de la dette à long terme de Nissan, deuxième constructeur japonais d'automobiles, tout en relevant sa perspective de «stable» à «positive» pour tenir compte d'une rentabilité en progrès.

L'évaluation BBB, neuvième meilleure note sur l'échelle de Fitch, est attribuée aux émetteurs jugés de qualité moyenne mais en mesure de faire face à leurs obligations de façon adéquate. Elle pourrait être rehaussée d'un cran, à «BBB+», dans les 18 prochains mois, précise Fitch dans un communiqué.

«Nous prévoyons un renforcement de la profitabilité de Nissan grâce à des mesures continues de réduction des coûts, des synergies accrues avec Renault (son partenaire français et premier actionnaire) et une gamme de produits de plus en plus compétitive», explique l'agence.

Le groupe de Carlos Ghosn, qui se prépare à annoncer des résultats historiquement élevés pour l'exercice 2014-2015, profite également, à l'instar de ses concurrents japonais, de la forte dépréciation du yen, conséquence indirecte de la stratégie «abenomics» du premier ministre, Shinzo Abe.

Dans le même temps, «l'expansion de la capacité de production de Nissan à l'étranger ces dernières années a réduit son exposition aux effets de change», souligne Fitch.

L'agence cite également des perspectives de croissance encourageantes aux États-Unis et en Europe, une «diversité» à la fois en terme de régions géographiques et de types de véhicules, même si la marque de luxe Infiniti reste à la peine face aux constructeurs allemands.

Fitch salue enfin les «importants flux de trésorerie» du groupe, au «profil financier solide».

Arrivé en 1999 à la tête de Nissan, alors au bord de la faillite, Carlos Ghosn a mené une sévère restructuration, avec à la clé plusieurs fermetures d'usines au Japon et la suppression de milliers d'emplois, qui lui a valu le surnom de «cost killer» (chasseur de coûts).

La firme, à la santé désormais recouvrée, a relevé début février ses prévisions pour l'exercice 2014-2015 (qui s'achèvera fin mars). Elle table sur une progression de son bénéfice net de 8% sur un an, à 420 milliards de yens (4,4 milliards de dollars), pour un gain d'exploitation de 570 milliards (6 milliards de dollars) (+14,4%).

Le chiffre d'affaires est pour sa part attendu autour de 11 150 milliards de yens (117 milliards de dollars, +6,4%).