L'industrie automobile américaine a démarré l'année sur de bons rails, grâce au pétrole bon marché et à l'amélioration de la conjoncture, qui font affluer les consommateurs chez les concessionnaires.

Environ 1,15 million de véhicules ont été vendus lors du premier mois de l'année, en hausse de 13,7% sur un an, selon le cabinet spécialisé le cabinet spécialisé Autodata, soit le meilleur mois depuis 2006.

Les trois principaux groupes automobiles américains, le «Big Three», ont renoué en janvier, mois pourtant considéré comme le plus mou parce qu'il suit la saison des fêtes de fin d'année, avec leurs niveaux de ventes d'avant la crise.

Considéré comme l'un des baromètres de l'économie américaine, GM a vu ses ventes progresser de 18,3% en janvier par rapport au même mois de l'année précédente, grâce notamment à la bonne tenue de ses marques GMC et Chevrolet.

Le groupe de Detroit (nord-est) a vendu au total sur le mois 202 786 véhicules et se permet même de dépasser nettement les 200.062 unités qui étaient anticipées par Edmunds.com.

Cette bonne santé repose sur les marques Chevrolet (+20%) et GMC (+28,6%). La marque de luxe Cadillac, en pleine restructuration, a vu ses ventes progresser de 2,6% sur un an.

«Les consommateurs ont confiance parce que le chômage baisse, l'économie croît et les prix de l'essence sont bas», explique Kurt McNeil, vice-président en charge des ventes chez GM.

Le gallon d'essence (3,78 litres) valait en moyenne 2,067 dollars à la pompe mardi contre 3,279 dollars il y a un an.

Hausse des prix, chute des voitures propres

Deuxième groupe automobile du pays, Ford revit après une année 2014 mitigée. Les ventes de la marque à l'Ovale bleu ont augmenté de 15% sur un an à 178 351 véhicules. C'est son meilleur mois de janvier depuis 2004. La marque Ford enregistre un bond de 16% des ventes et la marque premium Lincoln une hausse de 11%.

«La dynamique est particulièrement forte pour le F-150, qui a été le produit le plus demandé chez nos concessionnaires en janvier», assure Erich Merkle, un des responsables des ventes, sans pour autant donner de chiffres.

Le nouveau F-150, qui utilise notamment des alliages d'aluminium pour sa carrosserie, a été désigné en janvier au salon de Detroit (nord-est) meilleure camionnette à plateau de l'année aux États-Unis.

FCA US (ex-Chrysler), filiale de Fiat Chrysler, a écoulé 145 007 véhicules le mois passé (+14% sur un an), soit son meilleur mois de janvier depuis 2007.

Les constructeurs asiatiques, qui rivalisent de promotions dans un contexte de dollar fort, tirent leur épingle du jeu.

Le numéro un mondial du secteur, le japonais Toyota, a vendu 169 194 véhicules en janvier (+15,6% sur un an), tandis que Nissan en a écoulé 100 386 unités (+15,1% sur un an ) et Honda 102 184 (+11,5% sur un an).

Les ventes des groupes européens ont progressé de 6,7% sur un an, emmenées par les allemands Audi (+14,3%), Mercedes-Benz (+9,3%) et BMW (+4,0%).

L'industrie automobile a renoué avec ses meilleures ventes des années 2000 l'an dernier aux États-Unis.

Cette euphorie s'est traduite au salon de Detroit par le retour triomphal des tonitruantes «supercars» de plus de 500 chevaux présentées (la Ford GT et la NSX du Japonais Honda qui ont recours à des V6 biturbo).

Chez les concessionnaires, les choix des consommateurs ont changé dans tout le pays, assure Jessica Caldwell, analyste chez Edmunds.com. Des petits crossovers (silhouette de 4x4 sans la capacité de franchissement) et des voitures moyennes, on est passé à des gros utilitaires, des 4x4.

«Les taux d'intérêt sont nuls. Il y a des liquidités et les prêts n'ont jamais été accordés aussi facilement depuis la crise», explique l'analyste.

Dans ce contexte, les prix ont augmenté ce qui pourrait permettre aux groupes automobiles d'améliorer leurs marges. Le prix moyen d'un véhicule neuf a grimpé en janvier de 5,2% à 33 993 dollars comparé à janvier 2014, selon le cabinet Kelley Blue Book.

Seul hic: les voitures «propres» dont les ventes sont à la peine. Celles du véhicule hybride/électrique Volt chez GM ont ainsi chuté de 41%, tandis que celles de la marque des voitures électriques de luxe Tesla ont dégringolé de 33,3%.