La Banque Royale (T.RY) dresse un portrait plutôt sombre de l'état du secteur automobile, crucial pour l'économie de l'Ontario.

Dans un rapport publié mercredi, l'économiste Josh Nye, de RBC, observe que le secteur ne s'est pas encore complètement remis de la récession de 2008-2009, demeurant sous les niveaux qui étaient les siens avant la crise en matière de production, d'exportations, d'emplois et d'investissements.

Dans l'ensemble, l'industrie de l'automobile demeure en retrait de 15 % par rapport à son niveau d'avant la récession en ce qui a trait aux expéditions, et seulement 20 % des 43 400 emplois perdus ont été récupérés - ce qui en fait l'un des joueurs les moins performants du secteur de la fabrication.

Pourtant, les ventes de véhicules automobiles ont rebondi avec force, s'étant élevées à un niveau record de 1,8 million au Canada et à un solide total de 15,9 millions aux États-Unis, l'an dernier.

Le problème, selon M. Nye, n'est pas tellement le sentiment de «gueule de bois» qui a suivi la récession, mais ce qui semble être un transfert de la production nord-américaine vers le Mexique et les États du sud des États-Unis.

Dans son rapport, RBC fait état d'une reprise partielle ces quatre dernières années - depuis l'effondrement de 43 % survenu entre 2007 et 2009. Toutefois, le mouvement vers le sud va probablement restreindre la future croissance du secteur automobile canadien.

Et si jamais les investissements de capitaux devaient demeurer à leurs faibles niveaux récents, l'industrie canadienne de l'automobile continuera probablement à céder du terrain.

Le rapport de RBC suit une mise en garde lancée par l'économiste et syndicaliste Jim Stanford, selon qui l'industrie fera face à divers obstacles découlant de l'entrée en vigueur d'ententes de libre-échange avec l'Europe et la Corée, et possiblement d'un futur accord avec le Japon.