Toyota reprend de la vitesse aux États-Unis après trois années de crise entre 2009 et 2011, a fait valoir jeudi l'un de ses responsables au lendemain de la publication de très bonnes ventes en juillet.

«Nous sommes de nouveau sur une très bonne courbe de croissance», a constaté Bob Carter, vice-président de Toyota aux États-Unis, lors d'un déjeuner avec des journalistes à Detroit.

«Nous sommes passés par un creux de trois ans» entre 2009, année de profonde crise pour le secteur automobile aux États-Unis, et 2011, a-t-il ajouté.

En 2010, Toyota a lancé des rappels sur quelque dix millions de véhicules dans le monde pour des problèmes d'accélérations involontaires soupçonnés d'être liés à des dizaines de décès aux États-Unis lors d'accidents, ou encore des problèmes de freins sur ses hybrides.

Sa réputation de qualité impeccable en a souffert et ses ventes avec. La production de Toyota a également pâti de sévères inondations en Thaïlande et du tremblement de terre au Japon en 2011.

«Nous avons commencé à rebondir l'an dernier», a souligné M. Carter, qui a attribué en partie ce redressement à de nouveaux produits et à la solidité de son réseau de concessionnaires aux États-Unis.

M. Carter s'est dit «très positif» pour l'avenir, alors que les statistiques économiques comme les ventes immobilières, l'emploi ou la confiance des consommateurs continuent à rebondir après la crise de 2008-2009.

«Nous pensons que ce sera un beau marché stable pour les trois à cinq ans à venir», a-t-il assuré.

Pour cette année, Toyota table sur 2,25 millions de véhicules vendus aux États-Unis, contre 2,1 millions l'an dernier et 1,6 million en 2011, a-t-il expliqué.

«Une superbe année»

Depuis début 2013, les ventes de Toyota sont en hausse de 10% sur un an, à 1,53 million de véhicules, comme le restant du marché. Les ventes du constructeur nippon ont bondi de 22,8% le mois dernier et la Toyota Camry reste la voiture la plus populaire aux États-Unis depuis douze ans.

Le responsable de Toyota a relevé que les analystes s'attendaient à ce que les ventes de l'ensemble du secteur passent de 14,5 millions l'an dernier à 15,5 millions cette année dans le pays, pour «flirter» avec la barre des 17 millions en 2018, soit son pic d'avant la crise économique et financière.

En 2009, le marché américain était tombé sous la barre de 10 millions de véhicules.

M. Carter a reconnu que les ventes de Camry avaient bénéficié d'un effort promotionnel soutenu, ce que Toyota avait évité par le passé.

«C'est inhabituel pour nous», a-t-il reconnu, mais «nous allons vendre 400 000 Camry cette année» malgré la concurrence du coréen Hyundai, de l'américain Ford ou du japonais Honda.

Toyota est aussi sur le point de lancer plusieurs nouveaux véhicules, y compris une toute nouvelle Corolla, le modèle qui a nourri la croissance du groupe dans le monde, ainsi qu'une nouvelle version de son populaire SUV Highlander. «Nous allons aussi sortir une nouvelle Prius en 2015», la voiture hybride la plus vendue du monde, et la voiture tout court la plus vendue au Japon, a fait valoir M. Carter.

Il a également assuré que Toyota n'essayait pas de capitaliser sur la baisse du yen face au dollar alors qu'il avait grandement souffert de l'inverse ces dernières années.

«Le niveau du yen n'est pas important. Ce n'est pas ainsi que nous travaillons», a-t-il relevé, ajoutant que «70% des véhicules» vendus aux États-Unis sont «fabriqués ici, aux États-Unis».

Il a aussi insisté sur le fait que depuis début 2012, Toyota avait investi plus de deux milliards de dollars aux États-Unis et créé plus de 4000 emplois.

Pour Tom Libby, analyste au cabinet spécialisé R. L. Polk, «tout le monde dit que General Motors, Ford et Chrysler ont une superbe année, et c'est vrai, mais Toyota a malgré tout gagné en parts de marché».