Le fabricant de pneus américain Goodyear a ravi Wall Street mardi en se montrant un peu plus optimiste qu'auparavant pour ses résultats annuels, après avoir plus que doublé son bénéfice net au deuxième trimestre.

Goodyear dit avoir enregistré un bénéfice d'exploitation record en Amérique du Nord et en Asie, et décèle «des signes de stabilisation des volumes» de ventes de pneus en Europe, où il avait décidé en janvier de fermer une usine à Amiens, en France.

Il table désormais sur l'ensemble de l'année sur un bénéfice d'exploitation de 1,5 milliard de dollars, le haut de la fourchette de 1,4 à 1,5 milliard espérée jusqu'ici.

Au deuxième trimestre, le bénéfice net a atteint 181 millions de dollars, contre 85 millions au deuxième trimestre 2012.

Le bénéfice par action hors exceptionnels, qui fait référence aux États unis, a dépassé de 28 cents la prévision moyenne des analystes, à 76 cents.

Cette bonne surprise a été saluée à la Bourse de New York, où l'action Goodyear s'envolait de 8,80% à 18,54 dollars vers 15 h 30.

«Bien que les initiatives de réduction des coûts de l'entreprise aient été fructueuses, la majorité du crédit pour l'amélioration du résultat d'exploitation (...) sur les derniers trimestres est à mettre sur le compte de coûts en matières premières plus faibles», soulignait toutefois Bank of America dans une note.

Le directeur financier Darren Wells a effectivement reconnu lors d'une conférence avec des analystes que le caoutchouc acheté par le groupe avait notamment baissé «de 6% ou 7% depuis avril».

Il a jugé que les prix bas des matières premières reflétaient «à la fois la faiblesse macroéconomique et la faiblesse persistante des volumes (vendus) par l'ensemble du secteur», et dit s'attendre à ce qu'ils remontent parallèlement à la demande en pneus.

Le chiffre d'affaires pour sa part a reculé de 5% à 4,9 milliards de dollars, conformément aux prévisions.

Il a notamment encore baissé de 1% à 1,6 milliard de dollars au deuxième trimestre dans la région Europe-Moyen-Orient-Afrique, mais le nombre de pneus vendus a progressé de 2%.

Le PDG Richard Kramer a expliqué aux analystes que les conditions économiques «faibles» en Europe «continuent de freiner les activités automobiles, en affectant directement la demande des consommateurs». «Mais nous voyons des progrès même avec une économie atone», a-t-il ajouté.

Le chiffre d'affaires a également chuté de 10% à 2,2 milliards en Amérique du Nord, de 6% à 531 millions de dollars en Amérique latine et de 1% à 585 millions en Asie-Pacifique.

Le groupe a toutefois amélioré ses marges dans toutes les régions.